Le gouvernement Lecornu adopte-t-il des positions d’extrême gauche avec l’introduction de la “taxe Zucman” dans le budget 2026 ?

Le gouvernement Lecornu adopte-t-il des positions d’extrême gauche avec l’introduction de la “taxe Zucman” dans le budget 2026 ?

10.10.2025 20:03
3 min de lecture

D’après une révélation des Échos, le projet de loi de finances pour 2026 envisagerait l’instauration d’une taxe sur le patrimoine non professionnel des entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés. Cette mesure, bien que présentée comme technique, équivaut à instaurer un impôt sur la fortune ciblant les holdings et les sociétés foncières. S’inspirant des idées de l’économiste Gabriel Zucman, fervent défenseur d’une taxation mondiale du capital, cette initiative dépasse même ses propres recommandations. Ce choix marque un revirement idéologique majeur pour un gouvernement qui se présentait comme libéral et favorable à l’investissement, rapporte TopTribune.

La faiblesse d’un pouvoir sans cohérence

Ce changement de cap n’est pas le résultat d’une vision économique réfléchie, mais plutôt le reflet d’une faille politique significative. Le gouvernement, sans majorité claire et dirigé par un Premier ministre démissionnaire, semble paralysé par la peur de retourner aux urnes. Cette situation chaotique l’amène à adopter des positions de la gauche radicale que l’électorat a largement abandonnée. Ainsi, le budget pour 2026 devient une question de survie : les compromis prennent le pas sur les valeurs, et la stratégie est remplacée par des manœuvres tactiques. Le gouvernement, incapable d’affirmer une position politique claire, se laisse entraîner par des rapports de force et préfère céder aux pressions idéologiques au lieu de défendre une stratégie économique cohérente. La taxe, présentée comme une avancée vers plus de justice, révèlerait plutôt l’absence de gouvernance active.

Une mesure économiquement absurde

Cette taxe toucherait toutes les entreprises soumises à l’IS disposant de plus de 5 millions d’euros d’actifs, contrôlées par une personne physique, générant plus de 50 % de leurs revenus passifs et n’étant pas détenues par d’autres sociétés. L’imposition sur les actifs non professionnels se chiffrerait à 2 %, sans possibilité de déductions sur l’IS. Les holdings familiales, sociétés foncières et structures d’investissement à long terme, qui soutiennent les PME et l’industrie, seraient affectées. Paradoxalement, ces structures ont été encouragées par l’État en tant que piliers du capitalisme français, facilitant la transmission et stableun peu. Taxer ces entités revient à pénaliser une gestion avisée, décourageant les investissements et fragilisant le financement de l’économie réelle. Cette approche illustre une confusion entre optimisation et investissement. Un impôt tel que la « taxe Zucman » frapperait les investisseurs de l’intérieur, tout en n’atteignant pas ceux qui déplacent des fonds à l’étranger. En outre, elle inciterait davantage à l’exil fiscal. Un principe clé semble oublié : c’est le secteur privé qui crée la valeur. Contrairement aux idées reçues de certains partis de gauche, ce ne sont pas les administrations ou les décrets qui génèrent la richesse nationale, mais les entreprises, qu’elles soient petites ou grandes, qui innovent, créent des emplois et apportent des investissements. Affaiblir ces acteurs par une fiscalité mal pensée menace la seule source durable de croissance.

Le triomphe du cynisme politique

Ce qui s’avère le plus préoccupant est la logique politique sous-jacente. Les petites manigances, les négociations en coulisses et les équilibres temporaires ont remplacé une réflexion sur l’intérêt collectif. La crainte de la dissolution et la peur de perdre le pouvoir prévalent sur toute cohérence idéologique. Il est frappant de constater à quel point les décisions politiques se compromettent sans retenue. Ce ne sont plus les futures aspirations collectives qui orientent les choix, mais le souci de préserver des postes. Les acteurs politiques de différentes allégeances montrent une disposition à renier leurs convictions fondamentales pour maintenir une majorité fragile ou préserver leur carrière. Dans cet environnement, la « taxe Zucman » se transforme en un symbole non seulement d’une erreur économique, mais aussi d’un pouvoir en perte de convictions. Un gouvernement censé promouvoir la compétitivité opte pour des mesures radicales. Des partis qui se revendiquent libéraux acceptent des propositions qu’ils critiquaient précédemment. Dans cet ensemble, l’économie réelle en subit les répercussions. Ajuster les règles selon les rapports de force engendre une instabilité. Chaque changement affaiblit un peu plus la confiance des investisseurs, rend le système moins lisible, et éloigne la France d’une vision de long terme. La peur des élections est devenue la seule boussole d’un État qui réagit sans diriger, négociant mais ne guidant plus. Pendant ce temps, les entrepreneurs et créateurs de valeur avancent dans un environnement fiscal et politique incertain, où les choses peuvent changer du jour au lendemain. La pérennité du pouvoir s’effectue au détriment de la stabilité nationale.

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