Paris Fashion Week féminine automne-hiver 2025-2026 : un nouveau souffle chez Dries van Noten et Givenchy, des rumeurs et des attentes
Paris Fashion Week féminine automne-hiver 2025-2026 : un nouveau souffle chez Dries van Noten et Givenchy, des rumeurs et des attentes

Paris Fashion Week féminine automne-hiver 2025-2026 : un nouveau souffle chez Dries van Noten et Givenchy, des rumeurs et des attentes

03.03.2025
8 min de lecture

Après New York, Londres et Milan, Paris prend le relais de la Fashion Week féminine automne-hiver 2025-2026 pour 9 jours effervescents.

La Paris Fashion Week (PFW), créée en 1974, se déroule quatre fois par an, avec deux éditions de mode féminine (printemps/été en septembre et automne/hiver en mars) et deux éditions de mode masculine (automne/hiver en janvier et printemps/été en juin). Par son importance économique et culturelle, elle symbolise le rôle de Paris comme capitale mondiale de la mode.

Cent-huit maisons sont inscrites au calendrier officiel(Nouvelle fenêtre) de la PFW féminine automne-hiver 2025-2026, soit 71 défilés et 37 présentations, du 3 au 11 mars 2025. Le créateur belge Julian Klausner chez Dries van Noten présente sa première collection, tout comme la directrice artistique Sarah Burton chez Givenchy. On assistera également aux premiers podiums parisiens d’Haider Ackermann, nouveau directeur artistique de Tom Ford. La griffe américaine était jusque-là habituée à New York.

Maisons installées côtoient marques émergentes

Paris, c’est un mélange entre marques institutionnelles – Louis Vuitton, Saint Laurent, Balenciaga, Issey Miyake, Pierre Cardin – et nouvelle garde – Victor Weinsanto, Marine Serre, Ludovic de Saint-Sernin ou Coperni, qui proposera, après son défilé-fête à Disneyland Paris, l’expérience d’un tournoi de jeux vidéo à l’Adidas Arena.

Cette saison, des nouveaux défilent au calendrier : Alaïa, Burc Akyol, Christopher Esber, Hodakova, Tom Ford mais aussi Icicle, Loulou de Saison et Matières Fécales (en présentations). On note les retours de Coperni, Givenchy, Kenzo, Ludovic de Saint Sernin, Marine Serre, Off-White, Undercover, Véronique Leroy (en défilés) et Benmoyal et Roisin Pierce (en présentations).

Cette première journée dédiée à la nouvelle garde débute par le défilé des diplômés de l’Institut français de la mode, considéré comme la plus prestigieuse école de design couture internationale. Suivront les jeunes griffes : l’Alsacien Victor Weinsanto, la marque nipponne CFCL (Clothing For Contemporary Life) et la griffe new-yorkaise Vaquera clôturera la journée.

Mercato, entre rumeurs et attente

Dans un contexte de mercato des directeurs artistiques, le défilé Dior de l’Italienne Maria Grazia Chiuri sera cette fois-ci encore suivi de près. Selon des rumeurs persistantes le styliste britannique Jonathan Anderson pourrait quitter Loewe (également propriété de LVMH) pour prendre les rênes de la maison.

Quant à celui de Chanel, ce sera le dernier signé du studio : même si fin 2024, Matthieu Blazy a été choisi comme directeur artistique responsable des collections haute couture, prêt-à-porter et accessoires, c’est encore le studio de création interne qui officie. Le Franco-Belge de 40 ans, débauché de chez Bottega Veneta (groupe Kering), qui fut le discret directeur artistique de la griffe italienne depuis 2021, a la lourde charge d’incarner la ligne Chanel et de tourner la page Karl Lagerfeld : le Kaiser a régné sur Chanel pendant plus de trois décennies. Son bras droit Virginie Viard lui avait succédé à son décès en 2019, avant de quitter la maison en juin 2024.

Premiers pas de Julian Klausner chez Dries van Noten, le 5 mars

Privée depuis juin 2024 de son fondateur Dries van Noten, la maison belge, propriété du groupe espagnol Puig, a annoncé en décembre 2024 la nomination de Julian Klausner en tant que directeur artistique pour les collections homme et femme. Il travaillait depuis 2018 aux côtés du fondateur à la création des collections féminines. Le Belge de 33 ans, diplômé en 2016 de l’école bruxelloise de La Cambre et passé notamment par Maison Margiela,« représente un lien naturel entre passé et futur », selon la maison. « J’ai entièrement confiance dans la créativité et la vision de Julian », a déclaré Dries van Noten avant de poursuivre « sa profonde connaissance des valeurs de la marque assurera une transition en douceur et un futur radieux ». Julian Klausner a, quant à lui, salué « l’incomparable héritage » du styliste anversois, une « source inépuisable et précieuse d’inspiration ».

Dries van Noten, 66 ans, avait annoncé sa retraite en juin. Les studios de la maison avaient présenté à l’automne une collection printemps-été 2025 luxuriante à la Fashion Week féminine de Paris. Julian Klausner a présenté en janvier 2025 la collection masculine automne-hiver 2025-2026 et sa première collection femmes est prévue le 5 mars. « La dernière chose que je veux faire, c’est imiter Dries », a déclaré Julian Klausner dans une vidéo publiée sur le site de la maison. « Je veux aller plus loin et faire quelque chose de nouveau. »

Premier podium de Sarah Burton chez Givenchy, le 7 mars

Le suspense concernant Givenchy, orpheline depuis le départ en janvier 2024 de l’Américain Matthew Williams – qui, après trois ans de collaboration avait souhaité se concentrer sur sa propre marque de streetwear – s’est achevé avec l’annonce, en septembre 2024, de l’arrivée de Sarah Burton, transfuge de la maison anglaise Alexander McQueen dont elle s’occupait depuis plus de treize ans. Elle avait repris les rênes artistiques de la maison Alexander McQueen en 2010 après le suicide de son fondateur.

Avec la nomination de cette créatrice discrète, une adepte du romantisme et grande spécialiste des savoir-faire et des matières essentielles à la haute couture, la marque, en quête de stabilité, peut espérer miser sur tous les tableaux. « Sa vision et son approche singulières de la mode constitueront un atout essentiel pour cette maison emblématique, réputée pour son audace et sa haute couture », avait réagi lors de sa nomination dans un communiqué le responsable de chez LVMH, Sidney Toledano.

Azzedine Alaïa rejoint le calendrier officiel, le 4 mars

Le couturier franco-tunisien (1935-2017) a réalisé une œuvre exceptionnelle dans le domaine de la mode qui lui vaut d’être considéré comme l’un des plus talentueux créateurs de sa génération. Ce fils d’agriculteurs, né en Tunisie, a travaillé chez une couturière de quartier pour financer ses études aux Beaux-Arts avant de tenter sa chance à Paris. À son arrivée en 1956, il exerce son métier de couturier pour une clientèle privée. Il présente sa première collection de prêt-à-porter en 1982 et se fait connaître en inventant le body, le caleçon noir moulant, la jupe zippée dans le dos. Toujours au plus près des femmes, certaines seront ses muses – Grace Jones ou Tina Turner – il lancera la carrière des mannequins Naomi Campbell, Farida Khelfa, Stephanie Seymour, Cindy Crawford…

Au premier jour de la PFW, la Fondation Azzedine Alaïa accueille l’exposition Azzedine Alaïa, Thierry Mugler. 1980-1990. Deux décennies de connivences artistiques. On y découvre que l’expertise et la virtuosité technique d’Azzedine Alaïa ne sont pas seulement convoitées par les élégantes mais aussi par des couturiers et créateurs de mode. Ce fut le cas de Mugler qu’Alaïa rencontre en 1979 et avec lequel il noue des liens d’amitié. Dans les années 1980, tous deux ont divinisé la femme, proclamant le retour du glamour en gloire et Hollywood pour inspiration. Ils partagent une silhouette commune où les épaules contrastent avec les tailles étranglées et les hanches épanouies, souvenirs et fantasmes des modes des années 1930 et 1950. Si Mugler a le sens du show, Alaïa a le goût de l’intime et de la perfection mais c’est avec cette communauté d’esprit que leurs collections se répondent.

Expsition "Azzedine Alaïa, Thierry Mugler. 1980-1990. Deux décennies de connivences artistiques" à la fondation Alaïa, à Paris (CORINNE JEAMMET / FRANCEINFO CULTURE)
Expsition « Azzedine Alaïa, Thierry Mugler. 1980-1990. Deux décennies de connivences artistiques » à la fondation Alaïa, à Paris (CORINNE JEAMMET / FRANCEINFO CULTURE)

Artiste de la coupe, héritier des maîtres de la couture, c’était aussi un grand collectionneur ayant acquis plus de 15 000 pièces, témoins des créations de l’histoire de la mode au XIXe et XXe siècles. Azzedine Alaïa a ainsi préservé plus de 200 créations griffées Thierry Mugler dont une quarantaine est, ici, exposée en dialogue avec ses propres archives.

C’est au 18 rue de la Verrerie qu’il a travaillé et vécu et qu’il présentait ses défilés selon son propre calendrier à l’écart de la frénésie des Fashion Weeks et sans mise en scène spectaculaire. Cette saison, la maison intègre le calendrier et Pieter Mulier, qui a pris la direction de la création en 2021, et défilera le 4 mars.

Toujours de jeunes créateurs à découvrir

En parallèle du calendrier officiel se tient, comme à l’accoutumée, le salon Sphère(Nouvelle fenêtre) (du 5 au 11 mars au Palais de Tokyo) qui, depuis janvier 2020, apporte son soutien à de jeunes marques sélectionnées pour leur créativité et leur potentiel de développement à l’international. Cette saison, le Sphère showroom rassemble les marques : Charles de Vilmorin(Nouvelle fenêtre), Florentina Leitner (prix Talent Emergent des Belgian Fashion Awards en 2022), Lucille Thievre (finaliste du Festival International de Mode d’Hyères en 2021), Maitrepierre (Prix de la Ville de Paris Marque Émergente en 2021), Marco Rambaldi, Paolina Russo et Weinsanto(Nouvelle fenêtre).

Pendant la FW se tient, par ailleurs, la douzième édition du Prix LVMH pour les Jeunes Créateurs de Mode où 2.300 candidats du monde entier ont postulé. Les 20 demi-finalistes – originaires de 15 pays – y compris, pour la première fois, l’Arabie saoudite, l’Egypte, et le Ghana illustrant la diversité de cultures et de talents du Prix – présentent leur travail les 5 et 6 mars. Cette année encore, le Prix LVMH se déroule de façon digitale et participative sur le site dédié lvmhprize.com: (Nouvelle fenêtre) du 5 au 9 mars, le public peut découvrir les designers et voter pour leurs huit candidats préférés. Lors de cette demi-finale, ces finalistes sont désignés par le comité des Experts du Prix LVMH constitué de 80 spécialistes internationaux du monde de la mode.

Après avoir conquis le monde avec sa gastronomie, le Pérou se tourne vers la mode et le design. À l’occasion de la FW, il organise, par l’intermédiaire de Promperu,(Nouvelle fenêtre) un défilé de huit créateurs péruviens – Amarena, Ana G, Annaiss Yucra, Emma, Estrafalario, Galera, Genes, Sake et Neofibers de Sumy Kujon – également présents au Salon Tranoï. Leurs créations exaltent l’identité textile péruvienne grâce à l’utilisation de matériaux emblématiques tels que l’alpaga, le coton Pima et les fibres andines naturelles fusionnés avec un design contemporain. Une mode avec une conscience éthique soulignant l’engagement de ces créateurs en faveur de la durabilité et de l’innovation. 

Le livre de Rebecca Ayokoar, égérie Yves Saint Laurent dans les années 80

Les défilés font rêver et celui de Saint Laurent, le 11 mars en clôture de la FW, en fait partie. Les invitations au show sont rares pour le public mais pour découvrir l’envers du décor, voici une autobiographie de Rebecca Ayoko – née au Ghana vers 1960 – mannequin, égérie et muse d’Yves Saint-Laurent de 1980 à 1990. « Quand les étoiles deviennent noires » est le nom d’une robe qu’Yves Saint Laurent lui a dédiée.

Née dans un village du Ghana en 1960, Rebecca se retrouve à la rue dès ses jeunes années. Enfant battue, exploitée et violée, elle devient mère à 13 ans et fait preuve d’une incroyable force vitale, luttant pour décider de son destin. Repérée grâce à sa beauté, élue Miss Côte d’Ivoire au début des années 1980, elle s’envole pour Paris et gravit les échelons du mannequinat, avant de devenir muse d’Yves Saint Laurent. Admiration réciproque, complicité, création : il fait d’elle son égérie. Mais cette ascension fulgurante provoque jalousies, hypocrisies, trahisons… Rebecca rencontre le Christ et la religion. Elle fait l’expérience de la foi qui lui révèle la beauté des épreuves traversées dans l’espérance et pour l’amour : elle livre ici un témoignage de vie.

Couverture du livre "Quand les étoiles deviennent noires" de Rebecca Ayokoar. (EDITION PREMIERE PARTIE)
Couverture du livre « Quand les étoiles deviennent noires » de Rebecca Ayokoar. (EDITION PREMIERE PARTIE)

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