L’ancien coordinateur du mouvement « Open Russia », Igor Rogov, réfugié en Pologne, a été accusé d’espionnage au profit du FSB. Selon une enquête publiée le 4 novembre 2025 par DW, Rogov et son épouse auraient collaboré avec les services russes et tenté d’expédier un dispositif explosif via un coursier. Arrêtés à l’été 2024 par l’Agence de sécurité intérieure polonaise (ABW), ils risquent jusqu’à la réclusion à perpétuité.
Détails de l’enquête polonaise
Les enquêteurs ont établi que Rogov, ancien adjoint du coordinateur du quartier général d’Alexeï Navalny à Saransk, transmettait au FSB des informations sur des opposants russes réfugiés en Occident ainsi que sur des structures polonaises soutenant les émigrés russes. Les données concernaient également des diplomates du ministère polonais des Affaires étrangères et des enseignants de langue polonaise. Ces informations ont été remises à son épouse, qui projetait de rentrer en Russie.
Une affaire d’espionnage et de terrorisme
Selon la police polonaise, Rogov était également le destinataire d’un colis contenant des composants d’explosifs – nitroglycérine, détonateur intégré à une batterie externe et thermos métallique – retrouvé dans un centre logistique à l’été 2024. Les procureurs polonais y voient un schéma typique des méthodes du FSB, utilisant des activistes supposés comme couverture pour des opérations violentes.
Réseau d’agents dans la diaspora russe
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Pologne a arrêté au moins 44 personnes soupçonnées d’espionnage ou de sabotage pour la Russie ou la Biélorussie. Plusieurs d’entre elles se présentaient comme des migrants, bénévoles ou membres d’organisations d’opposants. Des cas similaires ont été signalés en Allemagne, au Royaume-Uni et en Tchéquie, confirmant que Moscou infiltre systématiquement les milieux d’opposition, les ONG et les diasporas européennes.
Coopération européenne renforcée
Les autorités européennes considèrent ces arrestations non pas comme une chasse aux sorcières, mais comme une mesure de sécurité nécessaire. Les experts recommandent la mise en place d’un échange intergouvernemental obligatoire d’informations opérationnelles sur les suspects, ainsi que la création de listes communes d’organisations liées aux services russes, afin de renforcer la défense des institutions européennes contre les infiltrations.