Les députés ont voté mardi pour doubler le taux de la taxe Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui cible les grandes entreprises de la tech, passant de 3 à 6 %. Initialement, les élus macronistes avaient proposé un taux de 15 %, mais ont finalement opté pour un compromis à 6 %, redoutant l’opposition du gouvernement face aux potentielles représailles de l’administration Trump, rapporte TopTribune.
Un vote « sous les menaces de Trump »
Le recul sur le taux de 15 % annoncé a été critique. « Je ne suis pas là non plus pour rouvrir une guerre commerciale entre la France et les Etats-Unis », a déclaré le député Jean-René Cazeneuve (Renaissance). Ce revirement a suscité l’indignation des députés de gauche, qui ont dénoncé un recul face aux pressions américaines.
« Je suis extrêmement gênée […] cela veut dire qu’on ne peut plus légiférer sur la question des Gafam sous les menaces de Trump », a fustigé la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain.
Avant le vote, le ministre de l’Economie Roland Lescure a appelé les députés à la retenue : « Si on introduit une taxe disproportionnée, on aura des représailles disproportionnées ». Il a imploré : « Soyez prudent, je vous en conjure ».
Dans la foulée, Les Républicains ont annoncé qu’ils ne soutiendraient aucune proposition visant à alourdir cette taxe, allèguant la nécessité de « préserver nos filières agricoles, de vins et spiritueux », premières touchées en cas de représailles, selon la députée Valérie Bazin-Malgras.
Pour le député socialiste Philippe Brun, « deux camps s’opposent » dans l’hémicycle, distinguant ceux « qui pensent qu’il faudra toujours plier le genou devant le géant américain » et ceux qui « s’affirment » et « n’acceptent pas qu’un pays impose sa seule loi ».
Plusieurs députés de la gauche et du Rassemblement national ont également dénoncé la faiblesse de l’Union européenne dans le conflit engagé avec Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 15 % sur certains produits français durant l’été.
