Ce compagnon de route de Jacques Chirac avait aussi présidé l’Assemblée nationale de 2002 à 2007.
Sa carrière aura marqué l’histoire politique de la Ve République. L’ancien ministre de l’Intérieur et ex-président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré est mort à l’âge de 80 ans, a appris France Télévisions, mardi 4 mars, confirmant une information de LCI(Nouvelle fenêtre). Député de l’Eure pendant plus de 20 ans, il avait été nommé ministre de l’Intérieur en 1995 par Jacques Chirac, dont il était très proche. Mais il restera surtout comme l’ancien président de deux grandes institutions : l’Assemblée nationale, de 2002 à 2007, puis le Conseil constitutionnel, de 2007 à 2016.
Dans un message publié sur le réseau social X(Nouvelle fenêtre), le président de la République Emmanuel Macron a salué un « homme de droit et de droiture ». »Jean-Louis Debré a consacré sa vie à une certaine idée de la France. Une vie de fidélité, de rigueur, généreuse et libre », a écrit le chef de l’État.
Cette figure de la droite avait commencé sa carrière comme juge d’instruction dans les années 1970. Il a aussi été maire d’Evreux (Eure) entre 2001 et 2007. Jean-Louis Debré était le fils de Michel Debré, concepteur de la Ve République et premier Premier ministre de celle-ci, et le frère jumeau d’un autre ancien député et ministre, Bernard Debré, mort en septembre 2020.
Une carrière politique d’une quarantaine d’années
Licencié de droit, il travaille d’abord à l’université de droit de Paris, avant d’entrer en 1973 au cabinet de Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture, en tant que conseiller. Il exerce en tant que magistrat avant d’être élu député de l’Eure en 1986(Nouvelle fenêtre). Très proche de Jacques Chirac, il est nommé ministre de l’Intérieur lorsqu’il accède à l’Elysée, en 1995, jusqu’à la dissolution de 1997. Il doit alors faire face à une série d’attentats islamistes à l’été 1995 et devient la bête noire de la gauche et des caricaturistes après l’expulsion musclée en 1996 de centaines de sans-papiers occupant l’église Saint-Bernard à Paris. En 2002, il est élu président de l’Assemblée nationale. Cinq ans plus tard, Jacques Chirac le nomme président du Conseil constitutionnel, une fonction qu’il occupe de 2007 à 2016. C’est sous son mandat que les Sages retoquent les comptes de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy, en 2013, un an avant que l’affaire Bygmalion éclate.
Depuis qu’il avait quitté la rue de Montpensier, Jean-Louis Debré se consacrait à l’écriture et au théâtre, montant sur les planches en 2021 pour l’adaptation de son ouvrage sur les pionnières, Ces femmes qui ont réveillé la France. Ayant retrouvé sa liberté de parole, il avait révélé avoir voté pour François Hollande en 2012 face à Nicolas Sarkozy. L’homme politique à la retraite continuait de commenter l’actualité. En septembre dernier, il avait ainsi jugé « désespérante » la procédure de destitution d’Emmanuel Macron lancée par les insoumis et il s’était inquiété du dérapage des finances publiques.