Une institutrice est jugée vendredi à Paris pour avoir brutalisé une fillette de 3 ans. Les Atsem décrivent une situation « compliquée » dans cette école, avec du sureffectif. « Quelqu’un qui est surmené peut finir par craquer ».
« Il serait important que les enseignants soient mieux accompagnés », plaide vendredi 21 février sur franceinfo Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération de parents d’élèves la PEEP, alors qu’une institutrice est jugée à Paris pour avoir brutalisé une de ses élèves(Nouvelle fenêtre) de 3 ans en septembre dernier. « S’il y a un meilleur accompagnement, on réduit les risques », résume-t-il. Les faits remontent au 3 septembre dernier, au lendemain de la rentrée scolaire. L’enseignante de 52 ans, qui exerce depuis 30 ans, était face à une classe surchargée. Elle a frappé la fillette dans le dos. Selon son avocat, elle avait appris la veille de la rentrée le décès d’un proche et souffre de problèmes de santé. « Elle a commis une faute et elle le regrette », déclare Laurent Hazan.
S’il se dit « choqué » et « ébranlé » par les images de la scène, captée par une mère d’élève, il reconnaît que « quelqu’un qui est surmené peut finir par craquer ». Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), interrogés durant l’enquête, ont décrit « une situation compliquée » à l’école maternelle publique Les Frères Voisin, dans le XVe arrondissement de Paris le jour des faits. Selon leurs témoignages, « beaucoup d’enfants » étaient « en pleurs », dans une classe « difficile » en raison d’un sureffectif et de certains élèves présentant des « troubles psychologiques ».
« Les enseignants sont livrés à eux-mêmes »
Laurent Zameczkowski juge que les enseignants doivent « pouvoir être mieux pris en charge, notamment quand ils ont des passes difficiles », pour « pouvoir mieux se reposer sur quelqu’un pour éviter une situation où ils en arrivent à craquer ». Il rappelle que « souvent les enseignants sont un peu livrés à eux-mêmes ». « Ils se reposent sur leurs collègues, mais qui ont chacun des classes, y compris les directeurs d’école », explique Laurent Zameczkowski.
L’enseignante est toujours suspendue et la fillette a changé d’école. Sa famille réclame 25 000 euros de dommages et intérêts. L’enseignante risque jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende.