La consommation de tabac, « débutée dans les années 1970/80 chez les femmes », plus tard que chez les hommes, est un facteur majeur de cette augmentation, selon l’Institut national du cancer.
Une disparité selon les sexes qui s’avère frappante. Les cancers du poumon et du pancréas connaissent « une augmentation préoccupante » chez les femmes, tandis que chez les hommes, les cancers les plus fréquents (prostate, poumon, colorectal) se stabilisent voire diminuent, selon le panorama 2024 de l’Institut national du cancer publié jeudi 26 septembre. Sous l’effet d’abord de la hausse de la population et du vieillissement des Français mais aussi de risques liés aux modes de vie, l’incidence des cancers a augmenté de manière significative ces 20 dernières années et dépassé en 2023 les 433 000 nouveaux cas estimés.
Les cancers, responsables de plus de 162 400 morts en France chaque année, sont la première cause de décès chez les hommes, la deuxième chez les femmes après les maladies cardio-vasculaires. Les plus fréquents restent, chez les hommes, les cancers de la prostate (59 885 cas), du poumon (33 438 cas) et du côlon et du rectum (26 212 cas). Chez les femmes, ce sont les cancers du sein (61 214 cas), colorectal (21 370 cas) et du poumon (19 339 cas), selon la quatrième édition du panorama des cancers.
La consommation du tabac en cause
« Si ces dernières estimations décrivent une situation plutôt encourageante pour les hommes, avec une diminution de l’incidence ou une stabilité pour ces localisations, deux cancers montrent une augmentation préoccupante du taux d’incidence chez la femme sur la période 2010-2023 : le cancer du poumon (+4,3% par an), le cancer du pancréas (+2,1% par an) », souligne l’Inca. Facteur majeur de cette évolution : la consommation de tabac, « débutée dans les années 1970/80 chez les femmes », plus tard que chez les hommes.
Au fil des ans, la mortalité liée aux cancers a globalement diminué grâce à des détections plus précoces et à des progrès des traitements. Cette baisse apparaît cependant plus marquée chez les hommes que chez les femmes, en raison de « diagnostics plus précoces et d’avancées thérapeutiques importantes parmi les cancers plus fréquents » chez les premiers, selon l’Inca.