Emmanuel Macron a-t-il exagéré le pourcentage d'aires marines protégées en France ?

Emmanuel Macron a-t-il exagéré le pourcentage d’aires marines protégées en France ?

04.11.2025 07:23
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À moins d’une semaine de la COP30, une vidéo interviews d’Emmanuel Macron, diffusée dans l’émission « Urgence océan » sur France 2 le 10 juin dernier, a refait surface sur TikTok, alimentant un regain de polarisation autour de ses déclarations sur les aires marines protégées, rapporte TopTribune.

Lors de cette intervention, le président français a déclaré, après une concertation avec les pêcheurs, que la part des zones de protection forte dans les eaux métropolitaines était passée de 0,1 % à 4 %. Une affirmation qui a suscité des réactions vives, notamment de la part d’ONG et d’associations environnementales, qui la qualifient de « mensonge éhonté ». Ce tollé a abouti à la création de plusieurs montages vidéos qui remettent en question ses propos et leur véracité.

FAKE OFF

Le chiffre de 4 %, avancé par Macron, avait été remis en cause par l’association Bloom le jour précédent son intervention, ayant déjà mentionné cette statistique à plusieurs reprises. L’association s’est appuyée sur des cartes des côtes atlantiques françaises produites par le ministère de la Transition écologique dans un rapport publié le 8 juin 2025, et sur des données établies lors de l’entrée en vigueur d’un règlement sur la pêche profonde en janvier 2017.

Les cartes fournies montrent que les délimitations des zones sont similaires, mais le label « protection forte » a été appliqué à certaines aires marines déjà interdites au chalutage, ce qui soulève des interrogations sur la clarté des déclarations de Macron. Un tableau fourni dans le dossier de presse du gouvernement révèle également la confusion entre les catégories « zones de protection fortes (ZPF) » et « aires marines protégées (AMP) ».

Plusieurs niveaux de protection

Au total, en juin 2025, les AMP et le chiffre prévu à la fin de l’année 2026 se chiffrent à 46 % dans les deux cas. Cependant, la part des ZPF passe de 0,1 % à 4 %. Cela signifie que le niveau de protection des aires marines, classées selon différents niveaux – minimal, léger, haut, intégral – doit être ajusté à partir de 2026.

Il est crucial de noter que certaines aires marines n’ayant pas bénéficié jusqu’alors de ce niveau de protection se trouvaient dans des zones où le chalutage est déjà prohibé depuis 2017. Macron affirme donc la justesse de ses propos, mais évite d’aborder les différences existant entre chaque type de protection et ne mentionne pas les zones déjà interdites au chalutage, visibles sur les cartes.

Réactions politiques et implications environnementales

Les déclarations du président sont également perçues sous un prisme politique, alors que le climat de méfiance envers les promesses gouvernementales en matière de protection de l’environnement se renforce. Les critiques affirment qu’une telle déclaration pourrait créer une fausse impression de progrès, alors que les mesures concrètes sont insuffisantes pour répondre aux attentes des défenseurs de l’environnement.

Les réponses institutionnelles à ces allégations continuent d’affluer, rappelant que des engagements réels doivent accompagner les discours. Évaluant les implications, plusieurs experts estiment que la transparence et l’exactitude des données sont essentielles pour établir la confiance avec le public et les parties prenantes.

Avec l’approche de la COP30, il devient impératif pour la France de clarifier sa position sur la protection des océans et de montrer des résultats tangibles pour répondre aux inquiétudes croissantes. Dans ce contexte, les critiques s’intensifient face à ce qui est perçu comme une manipulation des chiffres pour donner une image plus favorable de l’état des aires marines protégées en France.

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