Vaccination contre la grippe et le Covid-19 : comment va se dérouler la campagne qui commence mardi

15.10.2024
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Pour la deuxième année consécutive, les personnes à risque pourront se faire vacciner simultanément contre la grippe et le Covid-19.

Une seule visite, deux vaccinations. Pour la deuxième année consécutive, les personnes à risque peuvent se faire vacciner simultanément contre le Covid-19 et la grippe, lors de la campagne de vaccination qui débute mardi 15 octobre. « L’enjeu est de faire de cette double campagne un nouveau réflexe annuel », explique Sarah Sauneron, directrice générale adjointe de la santé. Public concerné, modalités, vaccins utilisés… Franceinfo répond à cinq questions concernant cette nouvelle campagne de vaccination.

1 Qui est concerné par la campagne vaccinale ?

Toutes les personnes susceptibles de développer une forme grave de la grippe et du Covid-19 sont invitées à se faire vacciner contre ces deux maladies. Il s’agit principalement, comme le détaille le site de l’assurance-maladie,(Nouvelle fenêtre) des personnes âgées de 65 ans et plus, des femmes enceintes, des personnes atteintes de comorbidités (comme l’hypertension artérielle, certaines maladies chroniques, le diabète, l’obésité ou un cancer) et des personnes immunodéprimées. Pour le Sars-CoV-2, les patients souffrant de démence et de trisomie 21 sont également concernées.

Les autorités sanitaires incitent aussi les résidents en Ehpad et en unités de soins de longue durée, celles vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, ainsi que les soignants et les personnes travaillant dans le secteur médico-social à recevoir leurs doses de vaccin contre le Covid-19 et la grippe. Les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires sont invités à recevoir une dose de vaccin afin d’éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains. Enfin, toutes les personnes qui souhaiteraient se faire vacciner contre le Covid-19 et qui n’entreraient pas dans les catégories citées précédemment peuvent aussi prétendre à leurs injections gratuitement, souligne l’assurance-maladie.

Pour la grippe, des règles spécifiques s’appliquent pour les enfants âgés de 2 à 17 ans. Ceux présentant des comorbidités peuvent recevoir une dose de vaccin, mais une prescription médicale est nécessaire pour en bénéficier gratuitement. Pour les autres, l’injection n’est prise en charge qu’à 65% par la Sécurité sociale. 

2 Comment se déroule la vaccination ?

Les publics ciblés ont déjà reçu un courrier avec un « bon de vaccination », les invitant à se présenter en pharmacie pour obtenir gratuitement leur vaccin. Cela représente quelque « 17,3 millions » de missives envoyées, précise Geneviève Motyka, médecin-conseil auprès de la Caisse nationale d’assurance-maladie.

Les médecins, les infirmiers et les sages-femmes peuvent procéder aux deux injections pour toutes les personnes âgées de plus de six mois. Des règles différentes s’appliquent selon s’il s’agit d’une vaccination contre la grippe ou contre le Covid-19. Mais retenez que si vous souhaitez faire vacciner un enfant pour les deux maladies par le même praticien, il vaut mieux privilégier un médecin ou une sage-femme, les infirmiers ne pouvant injecter une dose de vaccin antigrippal que sur les personnes de plus de 11 ans. Les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes sont quant à eux uniquement autorisés à vacciner les personnes majeures, rappelle la direction générale de la santé (DGS) dans un document (PDF) envoyé aux professionnels de santé(Nouvelle fenêtre) le 17 septembre.  

Comme pour la campagne vaccinale 2023-2024, les injections contre le Covid-19 et contre la grippe peuvent être administrées le même jour, mais pas au même endroit (cela peut être fait sur les deux bras par exemple). L’assurance-maladie précise que si les deux piqûres ne sont pas effectuées le même jour, il n’y a pas de délai spécifique à respecter entre les deux vaccinations.

3 Quels sont les vaccins utilisés ?

Suivant les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), la DGS propose, en ce qui concerne le Covid-19, des vaccins utilisant la technologie à ARN-messager. En l’occurrence, il s’agit du vaccin Comirnaty JN.1, développé par le laboratoire Pfizer. Il s’agit d’un « vaccin efficace contre le variant Omicron qui circule majoritairement sur le territoire », souligne Sarah Sauneron.

Côté grippe, trois vaccins sont disponibles : le Fluarix Tetra, développé par le laboratoire GSK, le Vaxigrip Tetra, produit par Sanofi, et l’Influvac Tetra du laboratoire Viatris Santé. Ils peuvent être injectés dès l’âge de 6 mois et être utilisés indifféremment, quelle que soit la cible, précise l’assurance-maladie(Nouvelle fenêtre). Au total, « 13,9 millions doses de vaccins seront livrées », assure Sarah Sauneron, ajoutant que « si les besoins venaient à être supérieurs, un système de pré-réservation sera possible ».

4 Pourquoi est-il recommandé de se faire vacciner ?

Pour l’heure, la circulation des deux virus ne nécessite pas de vigilance particulière (sauf pour La Réunion, confrontée à une épidémie de grippe depuis fin septembre(Nouvelle fenêtre)), selon le bulletin épidémique publié mercredi 9 octobre par Santé publique France(Nouvelle fenêtre). Mais les autorités conseillent « d’effectuer la vaccination avant la circulation active des virus grippaux », car après vaccination, « l’organisme a en effet besoin de deux semaines pour former les anticorps nécessaires », précise le ministère de la Santé(Nouvelle fenêtre).

La vaccination permet de prévenir les formes graves des deux maladies. Outre ses effets sur la santé du patient, elle permet aussi de préserver le système de santé, dans un contexte de pénurie chronique de personnel (aggravé pendant les périodes de congés, notamment en fin d’année). Durant la dernière épidémie de grippe, allant de la dernière semaine de décembre 2023 à fin février 2024, le nombre de consultations pour syndrome grippal a été estimé à 1 540 000 par Santé publique France, dans une étude publiée mardi. Ces syndromes grippaux ont engendré 73 676 passages aux urgences. Parmi ces passages, 19%, soit 14 025, ont conduit à une hospitalisation.

5 Comment expliquer le faible taux de couverture vaccinale en France ?

Durant la saison 2023/2024, seules 54% des personnes âgées de plus de 65 ans étaient vaccinées contre la grippe. « La couverture vaccinale des plus de 65 ans a baissé l’an dernier. C’est inquiétant, car c’est la tranche d’âge qui est la plus hospitalisée et qu’on retrouve le plus en réanimation », regrette Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, qui précise que « la grande majorité des patients qui ont été admis en réanimation n’étaient pas vaccinés ». Concernant le Covid-19, le taux de couverture vaccinale est encore plus faible, puisqu’il se situe à 30,2% sur la même période.

Comment expliquer une telle désaffection ? Selon Caroline Semaille, cela peut notamment s’expliquer par l’éloignement des publics visés, qui « ne sont pas toujours faciles à atteindre », et par une « lassitude vaccinale post-Covid ». De la crise sanitaire de 2020-2021 subsiste également « la croyance que la vaccination ne fonctionne pas, alors que les vaccins utilisés sont adaptés aux souches des virus qui circulent et qu’ils présentent des risques [d’effets indésirables] extrêmement faibles ».

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