Plainte contre Gérald Darmanin pour un soutien implicite à Nicolas Sarkozy
Un collectif d’avocats a déposé une plainte auprès de la Cour de justice de la République (CJR) visant Gérald Darmanin pour un soutien implicite à Nicolas Sarkozy, actuellement incarcéré, de « nature à compromettre l’impartialité et l’objectivité » du rôle de ministre de la Justice, rapporte TopTribune.
La plainte, consultée par l’AFP, souligne que lors de sa visite en prison à M. Sarkozy, M. Darmanin a exprimé sa « tristesse » suite à la condamnation de ce dernier. Les avocats estiment qu’en agissant ainsi, M. Darmanin a « pris position dans une entreprise dont il a un pouvoir d’administration ».
Une « prise de position » contestée
Le 20 octobre, sur France Inter, M. Darmanin avait déclaré qu’il se rendrait « voir en prison » M. Sarkozy pour s’inquiéter de ses « conditions de sécurité ». Lors de cette visite, il a exprimé « beaucoup de tristesse » pour l’ancien président, soulignant leurs liens personnels.
Ce collectif d’avocats, mené par Me Jérôme Karsenti, se déclare « particulièrement indigné » par les déclarations de M. Darmanin. Ils affirment que son soutien public à M. Sarkozy compromet son impartialité en tant que ministre de la Justice.
Un intérêt suspect
Sur le plan juridique, la plainte vise M. Darmanin pour « prise illégale d’intérêts », selon une jurisprudence qui considère qu’un « intérêt » peut être moral, et notamment amical. « Il ne fait pas de doute que cet intérêt est de nature à compromettre l’impartialité et l’objectivité de M. Darmanin qui, en tant que ministre de la Justice, ne peut prendre position de cette manière dans une affaire pendante », argumentent les avocats.
Nicolas Sarkozy, condamné le 25 septembre à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre d’une affaire de financement libyen, a déposé une demande de remise en liberté, que la justice doit examiner dans les prochaines semaines, en vue de son procès en appel prévu en 2026.
La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Avec AFP.