La ménopause : un bouleversement physique, intime et psychologique
Les résultats du sondage SexReport 2025 (Adam et Eve) mettent en lumière les bouleversements que la ménopause occasionne dans la vie des femmes, tant sur les plans physique qu’intime et psychologique. Près d’une femme sur deux affirme que sa perception de son corps change durant cette phase. La sexualité, loin de disparaître, se transforme souvent, rapporte TopTribune.
Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve 63 % des femmes souffrant de bouffées de chaleur, 49 % constatant une prise de poids, et 47 % signalant des troubles du sommeil. Sur le plan de la sexualité, 43 % évoquent une diminution du désir, tandis que 41 % font état de sécheresse vaginale. À l’inverse, 5 % des femmes ressentent une augmentation de leur désir.
Rapport au corps : de la fragilité à la redéfinition de soi
Le rapport au corps pendant la ménopause suscite des préoccupations variées. 44 % des femmes indiquent se sentir moins bien dans leur corps en raison des changements physiques et des symptômes associés. Par ailleurs, 43 % estiment que leur perception corporelle reste inchangée. Enfin, 12 % se sentent mieux après la ménopause, considérant cette transition hormonale comme une occasion de libération, d’acceptation et de redéfinition personnelle.
Sexualité : la ménopause ne met pas fin au désir
Pour la plupart des femmes, l’intimité joue un rôle essentiel pour un équilibre personnel, même au cours de cette phase de transition hormonale. Selon le Sex Report 2024, 64 % de celles ayant eu des rapports sexuels durant la ménopause se sont déclarées « très bien » ou « plutôt bien ». En revanche, 31 % d’entre elles rapportent des expériences insatisfaisantes, souvent en lien avec la sécheresse vaginale ou la baisse de désir. L’atrophie vulvo-vaginale, qui se traduit par un amincissement et une inflammation des parois vaginales due à la diminution d’œstrogènes, est fréquente après la ménopause, entraînant des douleurs lors des rapports sexuels et des saignements post-coïtaux.
En outre, 14 % des femmes interrogées affirment ne pas avoir eu de rapports sexuels durant cette période, ce qui souligne la nécessité d’une meilleure information et d’un accompagnement adapté pour maintenir une vie intime épanouie.
THM en France : une prescription en chute libre alors que l’Europe accélère
Le rapport 2025 de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) confirme la sous-utilisation du traitement hormonal de la ménopause (THM) dans le pays. D’après les remboursements de 2024, seulement 2,5 % des 17,3 millions de femmes de plus de 45 ans ont eu recours à un THM au moins une fois au cours de l’année. En analysant une décennie de remboursements, on estime que la durée moyenne du traitement est de 5,1 ans. Plus alarmant, le nombre de prescriptions a chuté de plus de 10 % par an depuis 2021, alors que dans la plupart des autres pays européens, les ventes de THM augmentent considérablement – notamment au Royaume-Uni, où elles croissent de plus de 25 % par an.
Ménopause : écouter enfin les femmes !
La mission parlementaire sur la ménopause 2025, dirigée par Stéphanie Rist, ministre de la santé, propose d’instaurer une consultation à l’âge clé de 45 ans. Il est temps d’écouter les femmes préménopausées ou ménopausées concernant les conséquences tant physiques que psychologiques de cette transition, et de cesser de diaboliser les hormones sur la base d’études anciennes, aujourd’hui discréditées.
Bien que le THM soit en voie de réhabilitation, les idées fausses persistent. « Depuis la médiatisation excessive des résultats défavorables de l’étude WHI, le débat sur le THM en France se concentre sur le risque de cancer du sein, au détriment d’une analyse approfondie des données récentes et des bénéfices du traitement sur la qualité de vie, la prévention de l’ostéoporose, ainsi que sur le risque cardiovasculaire et la mortalité », a commenté la Professeur Florence Trémollières dans un entretien accordé à GynécoOnline en mai dernier.