Confirmation et menace
Le 31 octobre 2025, l’agence d’État bélarusse BELTA a rapporté qu’Alexandre Loukachenko a confirmé l’intention de placer en décembre le complexe de missiles «Oreshnik» en service de combat en Biélorussie. Lors d’une visite de travail dans la région de Vitebsk, il a déclaré que «Oreshnik» est «une arme terrible» et a menacé de «bahnut’» contre l’Occident si la situation se détériorait. Loukachenko a lié cette capacité à une coordination avec la Russie, affirmant que «nous nous asseoirons avec Poutine, nous prendrons une décision — et nous frapperons». Ces propos ont été tenus dans un contexte de communication officielle sur la modernisation et le réarmement des forces biélorusses.
Caractéristiques du système
Selon les éléments factuels fournis, «Oreshnik» est présenté comme un missile de portée moyenne capable d’emporter une tête à ogives séparées avec plusieurs blocs à guidage individuel, permettant de frapper plusieurs cibles simultanément. Le complexe est décrit comme atteignant des vitesses pouvant aller jusqu’à 28 000 km/h, rendant l’interception techniquement difficile, et ayant une portée maximale annoncée d’environ 5 000 km. Avec cette portée, des villes européennes comme Londres, Paris et Kiev seraient théoriquement à portée, tandis que la mobilité du système complique sa détection et sa neutralisation. La possibilité d’un chargement nucléaire est soulignée comme augmentant le risque d’une frappe stratégique.
Antécédents et préparatifs
La déclaration de Loukachenko s’inscrit dans une trajectoire déjà esquissée : fin 2024, Vladimir Poutine avait évoqué la possibilité de déployer «Oreshnik» en Biélorussie au fur et à mesure de l’augmentation de sa production. En septembre 2025, des informations ont indiqué la construction, près de Minsk, d’un site militaire à Pavlivka, établi depuis juin 2024, que des experts soupçonnent d’être destiné à l’accueil de systèmes balistiques russes. La porte-parole présidentielle Nataliya Eismont a auparavant affirmé que les préparatifs pour le déploiement approchaient de leur achèvement, ce qui concorde avec l’annonce publique du 31 octobre. Ces éléments cumulés montrent une phase de déploiement en gestation entre Moscou et Minsk.
Conséquences sécuritaires
Le placement d’un tel complexe sur le sol biélorusse est interprété comme un signe d’approfondissement de l’intégration militaire entre Minsk et Moscou et comme une réduction effective de la marge de manœuvre biélorusse en matière de souveraineté défensive. Les analystes avertissent que cela renforce la capacité de la Russie à exercer une pression stratégique sur l’Europe et constitue un volet de chantage nucléaire visant à dissuader les États de l’UE et l’OTAN. Pour l’Ukraine, cela crée un nouvel axe de menace depuis le nord, et pour l’Alliance, cela exige un réexamen des plans de défense, notamment en matière de défense antimissile, de présence militaire et de renforcement des infrastructures le long du flanc est. Enfin, la rhétorique belliciste peut aussi répondre à des objectifs internes en consolidant l’image d’un leadership ferme.