L'impact de l'alimentation sur les rechutes des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin en France

L’impact de l’alimentation sur les rechutes des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin en France

30.10.2025 17:34
2 min de lecture

De nombreuses études ont établi un lien entre l’alimentation et le risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), rapportent TopTribune.

Les régimes riches en fibres, les aliments non transformés, ainsi que le régime méditerranéen sont reconnus comme protecteurs contre la maladie de Crohn, conformément aux recommandations nationales et internationales. Inversement, il existe peu de recherches sur l’impact de l’alimentation sur l’activité de la maladie chez les patients déjà affectés par ces pathologies.

Des études indiquent que la consommation de viandes rouges ou de produits transformés pourrait aggraver l’état des patients, tandis qu’un régime riche en fruits et légumes apparaît bénéfique. Cependant, il était nécessaire de confirmer ces hypothèses.

Des preuves issues d’une étude française

Une étude française fondée sur la cohorte en ligne Mikinautes visait à identifier les facteurs alimentaires liés au risque de rechute des MICI. L’Association François Aupetit (AFA) a contribué à la conception, au financement et au recrutement de cette étude, en collaboration avec le registre épidémiologique EPIMAD.

Cette étude a inclus 693 patients atteints de MICI, âgés de plus de six ans, suivis en milieu libéral ou hospitalier. Les participants ont complété des questionnaires en ligne sur leurs habitudes alimentaires, évaluant la consommation d’environ 230 aliments au cours des douze derniers mois. Un suivi a été effectué pendant au moins un an, via une collecte prospective des données médicales.

Quels sont les enseignements des profils alimentaires ?

Lors de l’inclusion, 77 % des patients étaient en rémission. Leur probabilité cumulative de rechute était de 18 % à un an et de 25 % à deux ans. Au total, 36 % des patients ont présenté une maladie active après un suivi d’un an.

Quatre profils alimentaires ont été identifiés. Pour les patients atteints de maladie de Crohn, le profil le moins actif se distingue par une forte consommation de légumes, fruits, noix, légumineuses, céréales, œufs et boissons non sucrées, tandis que l’apport en produits laitiers, desserts, pain, et aliments gras ou sucrés/salés est limité.

« Ces résultats offrent des informations précieuses pour le conseil nutritionnel dans les MICI », souligne la Dre Hélène Sarter, épidémiologiste au CHU de Lille. « Dans notre étude, une alimentation riche en fruits, légumes, légumineuses et noix réduit de moitié le risque de rechute chez les patients atteints de maladie de Crohn. »

Les fruits réduisent le risque de rechute dans la rectocolite hémorragique

Cependant, pour les personnes souffrant de rectocolite hémorragique, seule une consommation élevée de fruits est liée à une réduction du risque de rechute, ce dernier étant presque divisé par deux. Aucun profil alimentaire global n’a été associé au risque de rechute dans ce groupe.

En conclusion, « une alimentation saine a un impact significatif sur le risque de rechute dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, » déclare Hélène Sarter, renforçant les récentes recommandations alimentaires sur le sujet.

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