Une cérémonie militaire a été organisée à la base Sergent Adij Kossei de N’Djamena, afin de marquer le départ des troupes.
L’armée française a rétrocédé sa dernière base à l’armée tchadienne, jeudi 30 janvier, ont annoncé jeudi les états-majors de l’armée des deux pays après une cérémonie strictement militaire mettant fin à une présence historique dans ce pays du Sahel. « La rétrocession de la base Sergent Adij Kossei de N’Djamena vient boucler définitivement la présence française au Tchad, conformément à la volonté des hautes autorités » de N’Djamena, a commenté l’état-major de l’armée tchadienne dans un communiqué publié à la veille d’une cérémonie officielle prévue le lendemain pour marquer ce départ.
Le Tchad avait annoncé par surprise le 28 novembre qu’il mettait fin à l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française. Les opérations de retraits de l’armée française ont débuté en décembre. Entre 2022 et 2023, quatre anciennes colonies françaises, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires, où elle était historiquement implantée. Le Tchad constituait le dernier point d’ancrage de la France au Sahel, avec environ un millier de soldats stationnés, principalement au camp Kossei dans la capitale tchadienne N’Djamena.
Emmanuel Macron avait dénoncé « l’ingratitude » de certains dirigeants africains vis-à-vis de « l’engagement contre le terrorisme » de la France sur le continent « depuis 2013 », dans un discours devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée, début janvier. « Je crois qu’on a oublié de nous dire merci ; c’est pas grave, ça viendra avec le temps ». Ces propos qui ont provoqué de vives réactions du Sénégal et du Tchad, qui avait déploré son « attitude méprisante ». Des troupes et des avions de combat français ont été stationnés au Tchad quasiment sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, servant à la formation et l’entraînement des militaires tchadiens. L’ex-puissance coloniale a compté jusqu’à plus de 5 000 militaires au Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane, stoppée fin novembre 2022.