"Il faut doubler nos capacités sur un horizon très court" : les usines de construction de missiles face à la demande d'une défense européenne
"Il faut doubler nos capacités sur un horizon très court" : les usines de construction de missiles face à la demande d'une défense européenne

« Il faut doubler nos capacités sur un horizon très court » : les usines de construction de missiles face à la demande d’une défense européenne

22.03.2025
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Alors que l’augmentation des budgets de défense pour pallier un désengagement américain et affronter la menace russe soulève des questions de financement en Europe, la question des capacités de production est suivie de près, comme chez MBDA.

Le site de Selles-Saint-Denis est installé en pleine forêt de Sologne. C’est là, entre autres, que le missilier franco-britanico-allemano-italien MBDA met au point ces engins. L’entreprise fait partie des leaders mondiaux en matière de missiles et elle est en première ligne : si l’Europe entend se réarmer, et qu’elle peut de moins en moins compter avec les Etats-Unis pour ce faire, les armuriers du Vieux Continent doivent pouvoir prendre la relève, et surtout produire plus, beaucoup plus et plus vite.

MBDA produit déjà des missiles toutes sortes : des courts, des longs, des antiaériens, des antichars, des antinavires, etc. Et le cœur battant de cette industrie, c’est ici, à Selles-Saint-Denis, dans le Loir-et-Cher. Un site discret, entouré de bois et où on ne nous laissera rien enregistrer : téléphones portables sont interdits, la moindre étincelle ou rayonnement pourrait mettre le feu aux poudres. Littéralement. Nous sommes ici en zone pyrotechnique.

« On a des matières actives qui vont pouvoir être utilisées dans le cadre d’un missile, soit pour le propulser jusqu’à un objectif, soit l’utiliser comme explosif, explique Olivier, l’un des cadres du site. On va avoir une charge militaire embarquée qui va détonner au contact soit d’un bâtiment, soit à proximité d’un objectif qui peut être un avion de chasse. C’est la fusée de proximité qui va exploser et qui va être la charge de ce missile ».

« Il faut doubler nos capacités industrielles sur un horizon très court »

Autre site de MBDA, à 50 kilomètres plus au sud, à Bourges : ces missiles sont construits dans un atelier de montage de 10 000 m2. « Vous entrez dans une entité qui s’appelle ‘production mécanique électromécanique’. Notre mission est de produire tout ce qui est pièces mécaniques et équipements électromécaniques de nos missiles, de nos lance-missiles et systèmes« , présente Jérôme, responsable de la production.

Le site de Bourges n’est pas, à proprement parler, une usine avec chaîne de montage, etc. Chaque missile est assemblé « à la main ». « Il y a un an, on a eu une demande liée à l’économie de guerre de faire plus, plus vite sur un certain nombre de missiles. En gros, il faut doubler nos capacités industrielles sur un horizon très court. Donc ça, ça nous demande de lancer un plan de transformation comme on n’en a jamais eu chez MBDA« , précise Jérôme.

En un an, la production de missiles de MBDA a été augmentée d’un tiers et devrait avoir doublé d’ici fin 2025. Et les carnets de commandes se remplissent à toute allure. Vendredi 14 mars, France, Royaume-Uni et Italie annonçaient l’achat conjoint de 218 missiles antiaériens chez MBDA.

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