Guerre entre Israël et le Hamas : ce que contient le plan pour la reconstruction de la bande de Gaza approuvé par les pays de la Ligue arabe
Guerre entre Israël et le Hamas : ce que contient le plan pour la reconstruction de la bande de Gaza approuvé par les pays de la Ligue arabe

Guerre entre Israël et le Hamas : ce que contient le plan pour la reconstruction de la bande de Gaza approuvé par les pays de la Ligue arabe

05.03.2025
3 min de lecture

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que l’ONU « soutenait fermement » ce plan. Il devrait toutefois se heurter à l’opposition d’Israël.

Il est présenté comme une alternative au projet du président américain, Donald Trump, visant à placer sous contrôle américain la bande de Gaza. Mardi 4 mars, les dirigeants des pays de la Ligue arabe, réunis au Caire (Egypte), ont adopté un plan pour la reconstruction du territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre, et pour le retour de l’Autorité palestinienne dans l’enclave.

Ces dirigeants ont appelé à unifier les Palestiniens sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), excluant de fait le mouvement islamiste palestinien Hamas. Ils ont aussi mis en garde contre les tentatives « odieuses » de déplacements forcés de la population. Ils étaient réunis en plein blocage au sujet de la suite de la fragile trêve en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël, qui réclame la « démilitarisation totale » de Gaza, et le Hamas, qui insiste pour y rester.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que l’ONU « soutenait fermement » le plan arabe. « Nous saluons le plan de reconstruction de Gaza adopté dans la déclaration finale du sommet », a aussi déclaré le Hamas dans un communiqué. Cette feuille de route devrait toutefois se heurter à l’opposition d’Israël, qui a promis d’éliminer le Hamas mais a aussi exclu tout rôle futur pour l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza. Phases de reconstruction, financement, gouvernance… Franceinfo revient sur les principales propositions de la Ligue arabe. 

Un plan de 53 milliards de dollars sur cinq ans

Le plan présenté par l’Egypte mobiliserait 53 milliards de dollars sur cinq ans pour la reconstruction de la bande de Gaza, une estimation équivalente à celle de l’ONU. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a déclaré que ce plan garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain, qui faisait craindre leur déplacement forcé vers l’Egypte et la Jordanie, pour faire de la bande de Gaza la « Riviera du Moyen-Orient ».

Le plan égyptien propose la création d’un fonds, supervisé au niveau international, afin de garantir « l’efficacité, la durabilité du financement » ainsi que « la transparence et la surveillance nécessaires » du plan. Le Caire prévoit d’accueillir une conférence ministérielle de haut niveau réunissant les pays donateurs, les institutions financières internationales et régionales, le secteur privé et la société civile afin de mobiliser les financements nécessaires.

Une première phase pour reloger temporairement 1,5 million de personnes

Le projet, consulté par l’AFP, prévoit une première étape de six mois dans la bande de Gaza. Celle-ci sera axée sur le déblaiement des débris, l’enlèvement des mines et des matériaux non explosés, et la fourniture de logements temporaires. Lors de cette phase, sept sites doivent être aménagés pour abriter plus de 1,5 million de personnes dans des unités d’habitation préfabriquées, pensées pour accueillir en moyenne six résidents.

Une phase de reconstruction en plusieurs étapes

La phase de reconstruction de l’enclave palestinienne se ferait en deux étapes sur une période de quatre ans et demi, selon le projet des dirigeants arabes. La première étape, qui durerait jusqu’en 2027 et serait dotée d’un budget de 20 milliards de dollars, se concentrera sur la reconstruction des infrastructures essentielles, notamment les routes, les réseaux de distribution et les installations de services publics. Durant cette phase sont prévus la construction de 200 000 unités de logement permanent, pour 1,6 million de personnes, et l’aménagement de 810 000 hectares de terres cultivables.

La deuxième étape, qui devrait s’étendre jusqu’en 2030, a un coût estimé à 30 milliards de dollars. L’objectif serait d’achever les projets d’infrastructures et de créer des zones industrielles, un port de pêche, un port commercial et un aéroport.

Une nouvelle gouvernance

Selon le projet des pays de la Ligue arabe, la bande de Gaza serait administrée par un comité de technocrates indépendants et de personnalités non partisanes durant une période transitoire de six mois, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle. « L’Etat de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales », a affirmé, devant les participants au sommet, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans.

Ce dernier s’est dit prêt à organiser « l’année prochaine » des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens, « à condition que les conditions soient réunies ». Il n’a pas donné de calendrier, ni expliqué comment de telles élections pourraient avoir lieu dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre.

Pour soutenir cette transition, le projet prévoit que l’Egypte et la Jordanie forment les forces de sécurité palestiniennes, pour les préparer à assumer des responsabilités de maintien de l’ordre dans la bande de Gaza. Le plan évoque également la possibilité d’une présence internationale dans les territoires palestiniens. Cela pourrait avoir lieu notamment à travers une éventuelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur du déploiement de forces de maintien de la paix ou de protection.

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