Ce rapport, publié vendredi 7 mars, démontre que, dès le CE1, les filles ont de moins bons résultats en mathématiques, alors que les garçons réussissent moins bien en français.
« Des écarts persistants » de niveau subsistent dès l’école, selon un rapport publié vendredi 7 mars, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes(Nouvelle fenêtre) par le ministère de l’Education nationale et que franceinfo a pu consulter. Cette étude existe depuis 2007 et l’édition de cette année montre que depuis près de 20 ans, les tendances restent les mêmes. « Les filles excellent davantage en français, tandis que les garçons réussissent mieux en mathématiques« .
Les différences se remarquent dès le plus âge notamment en CP, où les filles « ont une maîtrise supérieure aux garçons en français« , notamment en lecture avec 87 % des filles qui ont une bonne compréhension des phrases à l’oral contre 81 % des garçons. Il y a une maîtrise similaire en mathématiques, ainsi 90 % des filles ont une bonne compréhension des mathématiques contre 89 % des garçons.
Un décrochage en CE1
C’est à partir du CE1 que l’écart se creuse entre filles et garçons concernant les mathématiques. S’agissant des additions, il n’y a que 55 % des filles qui en ont une bonne maîtrise, contre 69 % des garçons. Elles gardent cependant leur meilleure compréhension en français par rapport aux garçons.
Le rapport n’explique pas pourquoi il existe ce décrochage des filles en mathématiques dès le CE1, mais la ministre de l’Education nationale, précise que dès la rentrée prochaine, « la mise en œuvre des programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité contribuera à réduire les écarts relevés dans ce rapport en introduisant dès la maternelle la question de l’égalité entre les filles et les garçons ».
Pour Elisabeth Borne, cela « permettra de lutter contre les stéréotypes qui nourrissent l’autocensure des élèves et tout particulièrement des jeunes filles« .
Les filles demeurent meilleures en français et les garçons plus performants en mathématiques, jusqu’au lycée, selon ce rapport. En français comme en mathématiques, ces écarts de compétences entre filles et garçons se retrouvent dans la plupart des pays européens, relève cette étude, mais en sciences, les écarts sont plus réduits.
Davantage de garçons dans les voies professionnelles
Selon les résultats de ce rapport, avec 89 % de réussite, les filles réussissent mieux en France au brevet que les garçons 82 %. Autre constante, les filles choisissent pour 68 % d’entre elles la voie générale contre 55 % des garçons qui s’orientent vers la voie professionnelle ou l’apprentissage. Dans les autres pays européens, les filles sont également moins nombreuses dans les voies professionnelles que les garçons.
En Allemagne, 55 % des garçons choisissent cette voie contre 36 % des filles, 64 % contre 39 % en Italie, en France 47 % des garçons contre 34 % pour les filles.
Selon ce rapport, dans une génération plus de 8 filles sur 10, et le plus souvent avec mention, obtiennent leur baccalauréat contre 75 % des garçons. Malgré ces bons résultats, les femmes, après leur formation universitaire « occupent moins souvent un emploi à durée indéterminée que les hommes, sauf au sortir d’un master d’enseignement« .
Ce qui est marquant, c’est que ces écarts ne sont pas nouveaux, on les constate depuis une vingtaine d’années et ils n’évoluent pas vraiment. Enfin, toutes les inégalités liées à l’occupation de l’espace par les garçons et les filles se trouvent dès l’adolescence, avec 78 % des filles qui se sentent moins en sécurité dans les transports aux alentours alors que 91 % des garçons s’y sentent en sécurité.