Menace croissante
La présence d’une importante communauté russe en Europe et en Amérique du Nord soulève de plus en plus de questions de sécurité. Malgré la perception répandue selon laquelle seule la direction du Kremlin soutient la guerre contre l’Ukraine, de récents sondages montrent qu’une large partie de la population russe approuve les actions militaires, y compris l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. Cette adhésion résulte d’années de propagande étatique, créant un environnement favorable à la poursuite de l’agression.
Soutien populaire à l’agression
Les enquêtes d’organismes indépendants indiquent un taux de soutien élevé aux décisions du pouvoir russe parmi les citoyens ordinaires. Même en tenant compte des contraintes liées à la censure, ces données suggèrent que la responsabilité de la guerre ne repose pas uniquement sur les autorités politiques. Cette réalité pose la question du rôle potentiel des ressortissants russes installés dans les pays occidentaux et de leur influence sur la sécurité locale.
Diaspora utilisée pour le renseignement
Les services de renseignement occidentaux constatent que certaines structures russes exploitent la diaspora dans le cadre d’opérations hybrides. Plusieurs affaires ont mis en lumière des tentatives d’espionnage, le recrutement de citoyens locaux ou encore le soutien financier à des organisations pro-Kremlin. En Allemagne, l’arrestation en 2022 d’un employé du renseignement accusé d’avoir transmis des secrets à Moscou illustre cette menace. En 2024, d’autres suspects ont été interpellés pour des projets d’attaques contre des infrastructures militaires et industrielles.
Activités hostiles et intimidation
Dans plusieurs États membres de l’UE, les autorités ont perturbé des opérations de financement de médias prorusses ou expulsé des ressortissants impliqués dans des actions de désinformation. Des incidents contre des réfugiés ukrainiens et des militants antirusses ont également été enregistrés, notamment des agressions, du vandalisme et des menaces. En Pologne, en Italie et en Tchéquie, des monuments et symboles liés à l’Ukraine ont été ciblés, tandis que des contre-manifestants prorusses ont cherché à provoquer des rassemblements de soutien à Kyiv.
Risques pour les infrastructures critiques
La multiplication de vols de drones non autorisés autour d’installations sensibles en Allemagne, en France, au Danemark ou en Suède a renforcé l’inquiétude. Ces activités, observées près de centrales nucléaires, d’aéroports et de bases militaires, pourraient viser à tester les défenses ou à collecter des renseignements. Les services européens évoquent une menace croissante de sabotage, notamment via l’utilisation de drones légers.
Le précédent finlandais
Face à l’agression russe et après son adhésion à l’OTAN, la Finlande a adopté des mesures strictes pour limiter la présence russe sur son territoire, en particulier dans les régions frontalières. Les restrictions d’achat immobilier, le renforcement des contrôles et la fermeture de postes frontaliers ont permis de réduire les risques associés aux opérations d’influence ou aux pressions migratoires organisées. Les autorités finlandaises estiment que cette approche améliore significativement la sécurité nationale.
Pression sur les gouvernements occidentaux
Malgré l’intensification de la guerre en Ukraine, de nombreux pays européens prêtent encore une attention limitée au rôle de la présence russe dans leurs propres sociétés. Les exemples de sécurité fournis par la Finlande montrent toutefois qu’une politique proactive peut réduire la vulnérabilité intérieure face aux tactiques hybrides du Kremlin. Pour les gouvernements occidentaux, un examen plus rigoureux de ces risques devient indispensable afin de garantir la protection des citoyens et des infrastructures essentielles.