Le pouvoir de Caracas a décidé de réprimer sévèrement les voix dissidentes dans le pays. Les proches des personnes arrêtées, sans information, s’inquiètent de ce nouveau tour de vis sécuritaire.
Que vont-ils devenir ? Au Venezuela, après les manifestations contre l’annonce de la victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle, 988 personnes ont été arrêtées en une semaine, dont 91 adolescents, selon l’ONG de défense des droits humains Foro Penal.
Devant le commissariat de Boleita, un quartier populaire de l’est de Caracas, des dizaines de personnes sont réunies depuis des jours, espérant en savoir plus sur la situation d’un proche arrêté. Mais impossible pour les familles de communiquer avec eux, comme l’explique Alejandra, sans nouvelles de son frère depuis une semaine : « Ils ne veulent rien nous dire et ils ne nous permettent pas de le voir. Donc je ne sais pas si mon frère va bien. Mais qu’ils nous disent au moins ce qu’il va se passer maintenant !« , réclame-t-elle.
« Ce n’est pas aux autorités de choisir la défense des manifestants ! »
Nicolas Maduro a promis la construction de deux prisons de haute sécurité pour « rééduquer » les manifestants. Une partie des détenus a déjà été présentée devant les tribunaux pour « terrorisme et trahison à la patrie ». Pourtant, leur droit à la défense a été bafoué. « Je suis avocat privé et j’essaie de défendre les personnes qui ont été arrêtées, mais des ordres ont été donnés, ils ont seulement le droit à un avocat commis d’office, mais ce n’est pas aux autorités de choisir la défense des manifestants !« , dénonce ainsi l’un des avocats qui mène le combat, Me Joyas.
Des organisations comme Human Rights Watch ont dénoncé la répression féroce des autorités vénézuéliennes la semaine dernière, l’organisation dénombre 20 morts jusqu’à présent. Pour rappel, le Venezuela fait déjà l’objet d’une enquête devant la Cour Pénale Internationale pour la commission supposée de crimes contre l’humanité lors de manifestations.