"On a installé des grilles si ça dégénère" : en Arizona, la sécurité des bureaux de vote renforcée pour éviter les débordements
"On a installé des grilles si ça dégénère" : en Arizona, la sécurité des bureaux de vote renforcée pour éviter les débordements

« On a installé des grilles si ça dégénère » : en Arizona, la sécurité des bureaux de vote renforcée pour éviter les débordements

05.11.2024
2 min de lecture

Le centre de dépouillement du comté de Maricopa ressemble à une forteresse. En 2020, des manifestants armés avaient protesté pendant plusieurs nuits devant le centre électoral, en plein Phoenix, pendant le comptage des bulletins.

Jour de vote aux États-Unis. Les 160 millions d’inscrits américains sont appelés à désigner le 47e président des Etats-Unis. Un scrutin particulièrement indécis entre la candidate démocrate Kamala Harris ou Donald Trump, pour les républicains. L’Arizona espère ne pas revivre les événements de 2020.

Les démocrates l’avaient emporté dans cet État, historiquement républicain, par le plus petit écart avec à peine 11 000 voix. Des groupes de militants républicains, mécontents du résultat, avaient pris d’assaut le centre de dépouillement du comté de Maricopa, en plein Phoenix, qui regroupe le plus grand nombre d’électeurs en Arizona.

« On n’écoute pas les rumeurs »

Pour l’élection de 2024, trois périmètres de barrières ont été installées autour du centre de dépouillement. L’interview de Josh, l’assistant du président du bureau, se fait à l’extérieur sur le parking. « Il y a eu des protestations, des groupes sont allés jusqu’à la porte et ont voulu forcer l’entrée, se souvient Josh. Depuis on a installé ces grilles pour protéger les électeurs et ceux qui travaillent, si ça dégénère. »

Après les protestations en 2020, il y a eu aussi des menaces de mort contre les assesseurs en 2022 pour les élections de mi-mandat. Josh refuse de se laisser intimider cette année : « On n’écoute pas les rumeurs. On bosse et on s’assure que le dépouillement se fasse méthodiquement et en sécurité. »

En 2020, des partisans de Donald Trump protestaient devant le  le centre électoral de Maricopa lors du dépouillement des votes, à Phoenix, Arizona, le 6 novembre 2020. (OLIVIER  TOURON / AFP)
En 2020, des partisans de Donald Trump protestaient devant le le centre électoral de Maricopa lors du dépouillement des votes, à Phoenix, Arizona, le 6 novembre 2020. (OLIVIER TOURON / AFP)

Bastion du complotisme

Les messages de pression des groupes ultraconservateurs ont obligé le service de communication du comté de Maricopa à apprendre à lutter contre les fake news notamment celles du mouvement évangélique Turning Point, dont Taylor connaît bien le leader.

« Il fait partie des personnes qui ont critiqué notre méthode de travail, explique-t-elle, et c’est pour ça qu’on a redoublé d’efforts pour que ces fausses informations ne soient pas les seules qui soient livrées aux  gens et pour que nos sources soient largement à disposition. »

L’un des assesseurs en chef du comté de Maricopa, Bill Gates, un homonyme du célèbre ex-patron de Microsoft, observe que ces précautions n’empêchent les théories les plus folles de circuler. « Vous entendez que les votes peuvent être changés, et que les machines peuvent être manipulées par des serveurs allemands, des satellites italiens ou des avions chinois, explique l’assesseur. Vous entendez toutes sortes de choses alors que les machines ont été renforcées. Premièrement, elles ne sont pas connectées à internet et elles sont dans des cages imperméables aux ondes électromagnétiques. »

En Arizona, les électeurs ont désormais accès à des caméras qui filment les urnes 24 heures sur 24(Nouvelle fenêtre) et sept jours sur sept.

Dans le comté de Maricopa, en Arizona, des caméras filment les urnes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. (CAPTURE D'ECRAN MARICOPA COUNTY)
Dans le comté de Maricopa, en Arizona, des caméras filment les urnes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. (CAPTURE D’ECRAN MARICOPA COUNTY)

Les bulletins sont entreposés dans des salles équipées pour se vider de leur oxygène en cas de menaces d’incendie. Le jeu de la transparence et de la sécurité contre l’incessante remise en question du processus démocratique.

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