Les discussions autour du budget 2026 s’enlisent à l’Assemblée nationale, avec des perspectives de vote de plus en plus incertaines. Philippe Juvin (LR), rapporteur général du budget, a déclaré dimanche matin qu’il est « hautement probable » que la chambre basse ne puisse finaliser l’examen du budget dans les délais prévus. « Un vote sur la partie recettes aura peut-être lieu, mais pas sur la partie dépenses », a-t-il indiqué lors de son intervention sur LCI, rapporte TopTribune.
Les députés disposent de quarante jours pour se prononcer en première lecture sur le budget de l’État, avec un total de soixante-dix jours pour se prononcer conformément aux délais constitutionnels. Suite au rejet de la taxe Zucman vendredi, l’examen de la première partie du texte, consacrée aux recettes, reprendra lundi, mais pour une seule journée. Le vote prévu pour le 4 novembre n’aura pas lieu, plus de 2.000 amendements restant à considérer.
Un passage en commission mixte paritaire probable
À partir de mardi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera à l’ordre du jour de l’hémicycle. Le budget de l’État ne sera réexaminé qu’à compter du 12 novembre, laissant onze jours avant que le texte ne soit transmis au Sénat, échéance fixée au 23 novembre à minuit au plus tard.
Bien que Philippe Juvin estime qu’un vote sur la première partie avant cette date soit envisageable, il note qu’il n’y a « pas de majorité » pour l’adoption de cette partie dans l’hémicycle. En cas de rejet des recettes, le gouvernement se verra contraint de transmettre le texte au Sénat, qui repartira de la version initiale. Le rapporteur LR se montre plus optimiste quant aux discussions au Sénat, où la droite et le centre-droit dominent.
Par la suite, députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur une version commune lors d’une commission mixte paritaire. Philippe Juvin anticipe que le texte résultant de cette CMP « sera plutôt à connotation LR ». « Il ne faut pas que les Français s’inquiètent. Il y aura un texte avant le 31 décembre. Et ce texte, soit il sera voté par l’Assemblée et le Sénat, soit il sera rejeté par l’Assemblée », a-t-il affirmé. Dans cette dernière hypothèse, « le gouvernement aura en main ce qu’on appelle la loi spéciale, comme l’année dernière », a-t-il ajouté.