La démission de Sébastien Lecornu remet en question l'adoption du budget français pour 2026

La démission de Sébastien Lecornu remet en question l’adoption du budget français pour 2026

06.10.2025 19:43
2 min de lecture

La démission surprise de Sébastien Lecornu, annoncée le 6 octobre 2025, compromet gravement l’adoption du budget de l’État pour 2026, rendant plus probable le vote d’une loi spéciale pour assurer un fonctionnement minimal de l’État. Cette évolution inquiète les économistes qui prévoient des conséquences significatives pour les finances publiques, rapporte TopTribune.

Le gouvernement devait soumettre ses projets de loi de finances (PLF) et de sécurité sociale (PLFSS) d’ici le 13 octobre. Cependant, cette échéance semble menacée par la récente démission du Premier ministre, qui pourrait rendre très difficile un vote avant la fin de l’année. « La possibilité de passer un budget avant le 31 décembre risque de s’avérer très faible », commente Mathieu Carpentier, professeur de droit public à l’Université Toulouse Capitole, ajoutant que « la loi spéciale paraît de nouveau s’imposer ».

Cette loi, bien qu’elle limite les dépenses à celles strictement nécessaires et n’inclut pas la sécurité sociale, permet à l’État de percevoir les impôts en vigueur sans en créer de nouveaux, évitant ainsi une paralysie budgétaire. Cependant, elle ne permettra pas d’indexer l’impôt sur le revenu selon l’inflation, ce qui pourrait entraîner une augmentation du nombre de ménages assujettis à cet impôt.

Impact économique modéré

Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, estime que l’impact d’une loi spéciale sous un nouveau gouvernement serait relativement modéré sur l’économie actuelle. Bien que cela augmentera l’incertitude et pourrait coûter plus cher à l’État lorsqu’il emprunte, cette mesure pourrait également réduire de manière modérée le déficit public pour l’année suivante.

Le déficit, prévu à 5,4 % du PIB pour cette année, pourrait atteindre 5 % en raison de cette situation, alors que Lecornu espérait le ramener à 4,7 % d’ici 2026. Les économies potentielles grâce au gel des dépenses de l’État central sont estimées entre 15 et 20 milliards d’euros, représentant moins de la moitié de l’effort budgétaire initial souhaité.

Réactions des marchés

La démission de Lecornu a provoqué une augmentation des coûts d’emprunt de la France, qui dépassent désormais ceux de l’Italie tout en s’éloignant de ceux de l’Allemagne. Stefan Kornelius, porte-parole du gouvernement allemand, a soulevé la nécessité d’une France stable pour le bien de l’Europe. Malgré des inquiétudes, les marchés n’ont pas montré de réaction panique immédiate.

« Il est problématique de ne pas pouvoir voter un budget, mais la situation n’est pas plus alarmante qu’il y a trois semaines », a déclaré l’économiste Sylvain Bersinger, en soulignant que la crise politique persiste depuis la dissolution en juin 2024. La situation pourrait devenir encore plus complexe si l’absence de budget entraînait de nouvelles élections législatives, ce qui impacterait les taux d’intérêt, les investissements des entreprises, et la consommation des ménages, aggravant finalement la pression sur les recettes fiscales.

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