L’Ukraine travaille à de nouveaux pourparlers avec les États-Unis et un Conseil européen spécial se tient jeudi sur le sujet. Pendant ce temps, la guerre continue sur le front est, dans la région de Donetsk, notamment à Droujkivka où les combats font rage.
Des militaires en treillis venus souffler quelques heures partout dans les rues, des voitures équipées de brouilleurs contre les drones, et des commerces barricadés derrière des sacs de sable. À Droujkivka, dans la région de Donetsk, les habitants regardent impuissants la ligne de front s’avancer dangereusement vers eux alors qu’un Conseil européen spécial a lieu jeudi 6 mars au sujet de l’Ukraine.
Cette petite ville, à quelques kilomètres de Tchassiv Yar et située au sud de Kramatorsk, n’est plus qu’à une quinzaine de kilomètres seulement de la ligne de front. Les civils qui fuient les combats viennent s’y réfugier, comme Olena, 42 ans, qui vient de Tchassiv Yar. « Là-bas, c’est une ligne de front, indique-t-elle. Il y a en ce moment des combats acharnés. Je ne sais même pas s’il reste des civils. Il ne reste plus un seul bâtiment debout. »
Ces dernières semaines, cette mère de deux enfants, âgés de 10 et 18 ans, est rattrapée par la guerre mais elle n’a nulle part où aller. « Non, on n’est pas en sécurité ici, explique Olena. Quand il y a beaucoup de frappes, ça fait très peur, c’est horrible. Mais partir encore, plus loin ? Bien sûr que j’en ai envie, croyez-moi, avec grand plaisir. Mais il me faut un logement pour vivre décemment avec mes enfants ! »
« Je veux vraiment que nous restions en Ukraine »
Dans sa petite épicerie du centre-ville, Margarita, qui vit ici depuis toujours, pousse un long soupir. Sa plus grande peur, c’est que l’armée russe prenne à nouveau Droujkivka : « Ils ont déjà essayé en 2014, ils étaient là. Après on les a chassés, mais ils sont restés à Donetsk. C’était effrayant parce qu’ils sont sans foi, ni loi. Quand ils rentrent armés dans votre maison, vous leur donnez tout, on est d’accord ? Et ce n’est pas sûr que vous restiez en vie. »
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Selon elle, le président Zelensky fait en ce moment de son mieux pour défendre les intérêts du pays. Et pour faire face au désengagement des Etats-Unis, elle dit compter désormais sur les pays européens. « Je veux vraiment que nous restions en Ukraine, souhaite Margarita. Que ceux qui veulent la Russie aillent vivre en Russie ! De toute façon, l’Europe nous soutient. À mon avis, l’Union européenne va faire quelque chose. Ils ne vont pas nous laisser seuls. » Margarita, comme beaucoup d’habitants rencontrés ici à Droujkivka, dit garder espoir. Sinon, « à quoi bon vivre », dit-elle.
