"Chaque civil mort est une tragédie, mais pour le Hamas, c'est une stratégie"
"Chaque civil mort est une tragédie, mais pour le Hamas, c'est une stratégie"

« Chaque civil mort est une tragédie, mais pour le Hamas, c’est une stratégie »

31.05.2024
2 min de lecture

Le Premier ministre israélien a affirmé que son armée « fait tout » pour éloigner les habitants des zones de conflit, dans un entretien réalisé à distance et enregistré.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a accordé un entretien à la chaîne française LCI, jeudi 30 mai, dans lequel il s’est contenté de répéter la position officielle d’Israël vis-à-vis de l’opération militaire israélienne à Gaza. « Le nombre de pertes civiles relatives aux pertes de combattants [palestiniens est] le taux le plus bas qu’on a vu dans une guerre urbaine », a-t-il notamment déclaré, qualifiant de « calomnies antisémites » les propos accusant Israël de cibler des civils ou de les affamer.

Cet entretien, enregistré en amont et réalisé à distance, intervient alors que le bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah, dimanche, a entraîné une vague d’indignation internationale. « Chaque civil mort est une tragédie, mais pour le Hamas, c’est une stratégie. Ils utilisent sciemment les civils comme des boucliers humains », a estimé Benyamin Nétanyahou. Ce dernier affirme que son armée a largué des milliers de tracts et passé des appels téléphoniques pour avertir les populations de la nécessité de fuir. « Nous faisons tout pour éloigner les civils des zones de conflit, a-t-il martelé, et le Hamas fait en sorte que les civils restent dans ces zones, en leur tirant dessus. »

Le 20 mai, le procureur général de la Cour pénale internationale avait requis des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou, son ministre de la Défense et des dirigeants du Hamas. « Je ne veux pas parler de ma situation personnelle, ce n’est pas le problème », a répondu le Premier ministre israélien, interrogé sur cette requête jeudi, en attendant la décision des juges. « J’ai combattu le terrorisme toute ma vie. Si je dois souffrir quelques désagréments dans ce combat contre le terrorisme, soit. »

« Les manifestants ciblent la démocratie d’Israël, le seul Etat juif »

Les manifestations se multiplient dans les pays occidentaux pour dénoncer l’offensive militaire d’Israël à Gaza. Jeudi, jusqu’à 2 500 personnes s’étaient réunies devant le siège de TF1 à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, pour protester contre la diffusion de ce document sur la chaîne d’information du groupe. « Où étaient [les manifestants] quand des millions [de personnes] étaient assassinées en Syrie, en Irak, au Yémen ? », a-t-il lancé au journaliste Darius Rochebin. « Ils ciblent la démocratie d’Israël, le seul Etat juif, parce que les Juifs se défendent. »

Mardi, trois pays – l’Espagne, l’Irlande et la Norvège – ont officiellement reconnu l’Etat de Palestine, et le Parlement slovène doit prochainement s’exprimer sur la question. « Si vous leur donnez un Etat maintenant, ce sera la plus belle récompense possible pour ces terroristes », a jugé Benyamin Nétanyahou. « Nous n’allons pas nous réinstaller à Gaza », a également promis le Premier ministre israélien, mais il s’est contenté de dessiner des contours flous pour l’avenir du territoire. « La question [désormais], c’est la nature du gouvernement qui va s’installer à Gaza, et qu’il ne présente pas de menace pour Israël. »

« Nous ne sommes pas des colonisateurs », a-t-il encore déclaré, alors que l’assemblée générale des Nations unies a pourtant adopté une dizaine de résolutions, depuis 1967, pour condamner la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. « Nous allons devoir vivre ensemble », a conclu le Premier ministre israélien jeudi. « L’essentiel est que les Palestiniens, cent ans après l’établissement de l’Etat d’Israël [proclamé en 1948], doivent surmonter l’obstacle principal à la paix : leur refus de reconnaître l’Etat juif, quelles que soient les frontières. »

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles