Donald Trump annoncera ce mercredi de nouveaux droits de douanes : de Paris à Berlin en passant par Londres, le monde retient son souffle
Donald Trump annoncera ce mercredi de nouveaux droits de douanes : de Paris à Berlin en passant par Londres, le monde retient son souffle

Donald Trump annoncera ce mercredi de nouveaux droits de douanes : de Paris à Berlin en passant par Londres, le monde retient son souffle

02.04.2025
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Donald Trump va dévoiler ce mercredi 2 avril 2025 les nouveaux droits de douanes qu’il devrait imposer à de nombreux pays, dont la France. Une manœuvre qui pourrait fortement impacter l’économie mondiale.

Donald Trump doit lancer mercredi la mère de toutes les batailles commerciales, celle qu’il ne cesse de promettre depuis sa campagne, avec de nouveaux droits de douane censés inaugurer un « âge d’or » de l’Amérique mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.

L’imprévisible président américain était encore occupé mardi, selon sa porte-parole, à « peaufiner » son projet, dont la teneur autant que l’ampleur restent mystérieuses. « Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique », a déclaré Karoline Leavitt, indiquant que les nouvelles taxes entreraient en vigueur « immédiatement ».

Elles doivent être exposées mercredi, « jour de la libération », selon Donald Trump, à 16 heures, heure locale (20 h GMT) à la Maison Blanche. Donc juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.

Mercredi matin, les marchés retenaient leur souffle avant les annonces du président américain. À la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en petite hausse de 0,28 %. La Bourse de Séoul a, elle, lâché 0,62 %.

Même ambivalence sur les places chinoises : vers 7 h 15 GMT, l’indice hongkongais Hang Seng reculait de 0,02 %, l’indice composite de Shanghai grignotait quelque 0,0 5 % et celui de Shenzhen 0,09 %.

De leur côté, les marchés européens étaient en repli dans les premiers échanges. La Bourse de Paris perdait 0,63 %, Francfort 0,74 %, Londres 0,23 % et Milan 0,62 %. L’exécutif américain n’a pas commenté les diverses options circulant dans la presse à moins de 24 heures de l’annonce.

Les États-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20 % sur toutes les importations ? Des droits de douanes taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises ? Ou opteront-ils pour un prélèvement plus modéré concentré sur un groupe restreint d’États, hypothèse révélée par le Wall Street Journal ?

L’impact sur l’économie mondiale pourrait être phénoménal. En 2024, les importations des États-Unis ont atteint quelque 3 300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut annuel de la France.

« Très gentil » avec les partenaires commerciaux des États-Unis

Le républicain de 78 ans a semé le doute en assurant lundi qu’il serait « très gentil » avec les partenaires commerciaux des États-Unis. Lesquels tentent de se préparer en mêlant discours de fermeté, ouverture au dialogue et gestes d’apaisement.

Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a dit que son pays serait « très réfléchi » quand il s’agira de répliquer aux « mesures injustifiées du gouvernement américain ».

« Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles », mais « nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire », a de son côté prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douanes sur une série de biens.

Londres travaille aussi « d’arrache-pied » pour arriver à un traité commercial bilatéral avec Washington, permettant d’éviter un matraquage douanier, « mais il est probable qu’il y aura des droits de douanes », a dit le Premier ministre britannique Keir Starmer.

D’autres grands exportateurs tentent de forger des alliances afin de peser face à Washington. Pékin, Tokyo et Séoul veulent par exemple « accélérer » leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange.

Des dangers économiques

Politiquement, le président américain ne peut se permettre une reculade complète. Il a vendu les droits de douanes – en anglais « tariffs »« le plus beau mot du dictionnaire » selon lui – comme une baguette magique capable de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.

Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu’ici globalement balayé les risques d’inflation et de déroute boursière.

Les analystes de Goldman Sachs ont exposé, dans une note, les dangers économiques liés à une avalanche de droits de douanes, qui aurait le même impact négatif qu’une hausse d’impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a déjà augmenté les droits de douanes sur les produits venant de Chine, sur une partie des marchandises en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que sur tout l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis.

Dès mardi, le gouvernement mexicain a abaissé sa prévision de croissance pour 2025, invoquant les incertitudes liées aux « tensions commerciales » avec son principal partenaire économique. Le PIB mexicain est attendu dans une fourchette de 1,5 % à 2,3 %, contre 2 % à 3 % précédemment.

Jeudi, à 4 h 01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25 % de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

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