L’interpellation du dirigeant de l’entité serbe de ce pays divisé a considérablement accru les tensions.
L’ONU s’est inquiétée jeudi 13 mars de la montée des tensions en Bosnie-Herzégovine, où le parquet fédéral a réclamé l’interpellation de Milorad Dodik, dirigeant de l’entité serbe du pays. « Nous appelons tous les dirigeants politiques à soutenir pleinement et à faciliter le travail des institutions de l’Etat pour consolider la paix et assurer la stabilité » dans le pays, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, répétant son appel à la « retenue ».
Le parquet fédéral bosnien avait demandé mercredi à la police d’interpeller Milorad Dodik pour l’interroger dans le cadre d’une enquête pour attaque contre l’ordre constitutionnel, nouvelle étape dans le bras de fer entre les institutions centrales et le président de l’entité serbe du pays. Le dirigeant avait été condamné fin février à un an de prison pour le rejet de l’autorité du Haut représentant international. Celui-ci est chargé de faire respecter l’accord de paix de Dayton, qui a acté en 1995 la division du pays en deux entités, la Republika Srpska (RS) et la Fédération croato-musulmane, autonomes et reliées par un gouvernement central.
Jeudi soir, la RS a adopté un projet contesté de Constitution qui lui confère une quasi-indépendance vis-à-vis du pouvoir central. Le député d’opposition Nebosja Vukanovic, qui a dénoncé les dangers du texte lors des débats au Parlement local, a annoncé(Nouvelle fenêtre) vendredi matin à la presse locale que sa voiture avait été incendiée devant son domicile familial. Les autorités bosniaques du pays ont dénoncé à plusieurs reprises un « coup d’Etat » et la force européenne EUFOR a fait savoir qu’elle envoyait à des renforts dans le pays.
