L’introduction par l’Ukraine d’un tarif d’exportation de 10 % sur le soja et le colza ne s’est pas traduite par une réduction des livraisons, mais par une stabilisation du marché européen. Depuis l’entrée en vigueur de la loi n° 4536-IX, plus d’un million de tonnes de ces cultures ont été exportées, selon UkrAgroConsult. Cette mesure a permis aux transformateurs de l’Union européenne, notamment en Allemagne, en Pologne, en France et aux Pays-Bas, de sécuriser leurs approvisionnements en période de faibles rendements locaux dus aux conditions climatiques et à la hausse des coûts énergétiques.
Prévisibilité et sécurité pour le marché européen
Grâce aux exemptions accordées aux agriculteurs et coopératives exportant leur propre production, le tarif n’a pas freiné les volumes mais les a rendus plus prévisibles. La stabilité des flux ukrainiens a limité les fluctuations spéculatives des prix du colza et du soja, assurant à l’Union européenne une sécurité d’approvisionnement cruciale pour la production de biocarburants, d’huiles alimentaires et d’aliments pour animaux. Ces livraisons régionales réduisent la dépendance envers l’Amérique du Sud et les coûts logistiques, tout en diminuant l’empreinte carbone conformément au Pacte vert européen.
Une intégration économique pragmatique
La réforme douanière ukrainienne favorise la transformation locale sans compromettre les intérêts des partenaires européens. En intégrant davantage de produits conformes aux normes de certification de l’UE, l’Ukraine s’insère dans les « chaînes vertes d’approvisionnement » du continent. L’investissement croissant d’entreprises européennes dans des projets logistiques et de transformation conjoints avec Kyiv renforce cette dynamique, tout en réduisant l’espace de manœuvre de Moscou sur les marchés agroalimentaires.
Vers un partenariat structurel et durable
Chaque tonne de matière première ukrainienne livrée à l’Europe consolide la cohésion économique et la résilience du continent. L’Ukraine passe progressivement du statut de fournisseur brut à celui de partenaire stratégique du système agro-énergétique européen. Cette logique commune — proximité géographique, transparence, standards partagés — établit les fondements d’un partenariat de long terme, dans lequel les acteurs européens perçoivent de plus en plus Kyiv comme partie intégrante du marché intérieur.