Un couple américain a découvert une stèle funéraire d’un soldat romain disparue depuis la Seconde Guerre mondiale, affirme une enquête.
Lors d’une activité de jardinage dans leur cour, Daniella Santoro et son mari Aaron Lorenz ont trouvé une pierre gravée d’une inscription latine. Les archéologues ont identifié cette pierre comme étant la stèle de Sextus Congenius Verus, un soldat ayant servi dans la flotte impériale romaine, disparue du musée de Civitavecchia en Italie depuis la Seconde Guerre mondiale, rapporte TopTribune.
La découverte a eu lieu dans le quartier de Carrollton à La Nouvelle-Orléans. Le couple, préoccupé par la possibilité d’avoir emménagé près d’un ancien cimetière, a contacté le Centre de préservation des ressources de La Nouvelle-Orléans. Cette inquiétude est légitime, car la ville est connue pour ses structures bâties sur d’anciens cimetières.
L’inscription latine a attiré l’attention de Ryan Gray, archéologue à l’Université de La Nouvelle-Orléans. Avec l’aide d’un latiniste, il a déchiffré le texte : « Aux esprits des morts pour Sextus Congenius Verus, soldat de la flotte prétorienne Misenensis, de la tribu des Bessi, vécut 42 ans et servit 22 ans dans l’armée, sur la [trirème] Asclepius. Atilius Carus et Vettius Longinus, ses héritiers, ont fait cela pour lui qui le méritait bien. »
Ce soldat, qui aurait vécu il y a plus de 1.900 ans, vient de Thrace, une région historique des Balkans, et aurait servi sur un navire nommé Asclepius, un hommage au dieu gréco-romain de la médecine.
La relique appartenait à un musée italien
Ce qui intrigue, c’est que la pierre correspond à la description d’un artefact disparu du Musée archéologique national de Civitavecchia, à 65 km au nord-ouest de Rome. L’objet avait été signalé manquant pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque la ville a subi d’importants bombardements. Ainsi, la stèle aurait traversé l’Atlantique pour se retrouver dans un jardin de la Louisiane.
La pierre est maintenant sous la responsabilité d’une division du FBI spécialisée dans les crimes artistiques, qui prévoit de la restituer à l’Italie. Cependant, l’enquête se poursuit pour comprendre comment cet artefact a pu arriver à La Nouvelle-Orléans.
Des registres indiquent qu’à l’époque de la guerre, la maison appartenait à Frank Simon, un directeur d’une entreprise de chaussures, sans lien évident avec la stèle, sachant qu’il était âgé de 59 ans en 1940 et décédé en 1945. Son voisin, quant à lui, a servi dans la marine américaine, mais uniquement dans le Pacifique, sans rapport avec l’Europe. Il n’y a donc pas d’indices clairs quant à l’origine de la stèle.
La chercheuse Susann S. Lusnia, amie de Daniella Santoro, a mené une enquête en Italie. Au musée de Civitavecchia, elle a trouvé un inventaire de 1954 mentionnant la pierre retrouvée à La Nouvelle-Orléans. Ryan Gray a déclaré : « Cela rend d’autant plus probable que l’objet ait été perdu dans le chaos de l’après-guerre. »
Le mystère reste entier : comment la stèle a-t-elle traversé l’océan et pourquoi a-t-elle fini dans le jardin de Daniella et Aaron ? Ryan Gray avance l’hypothèse que sa famille ou quelqu’un de proche l’ait utilisée pour stabiliser une cour boueuse. Le processus exact de son transfert vers La Nouvelle-Orléans demeure actuellement incertain.