Téléphone saisi, suicide présumé, absence d'écrit : ce que nous savons sur la mort du député Olivier Marleix.

Téléphone saisi, suicide présumé, absence d’écrit : ce que nous savons sur la mort du député Olivier Marleix.

08.07.2025 09:13
3 min de lecture

Olivier Marleix, député Les Républicains (LR) d’Eure-et-Loir, a tragiquement mis fin à ses jours au domicile familial d’Anet, le lundi 7 juillet 2025. Cette nouvelle a surpris et choqué l’ensemble de la classe politique, qui s’est massivement mobilisée pour lui rendre hommage, rapporte TopTribune.

Une alerte due à une absence remarquée

Avec sa stature imposante et son sourire caractéristique, l’ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale (2022-2024), âgé de 54 ans, était père de deux enfants. Fils d’Alain Marleix, ancien secrétaire d’État et figure politique du Cantal, il était bien connu pour ses prises de position fermes.

Vers 15 heures, les gendarmes se sont rendus chez lui suite à l’inquiétude exprimée par son assistante parlementaire et la maire d’Anet, qui s’étaient alarmées de son absence à plusieurs rendez-vous ce jour-là ainsi qu’à l’Assemblée nationale. À leur arrivée, ils ont découvert son corps inanimé dans une chambre à l’étage de sa maison.

D’après les premières analyses médico-légales, il apparaît que l’intervention d’un tiers peut être écartée, laissant la possibilité d’un suicide comme la principale hypothèse. Une autopsie est prévue pour le lendemain matin.

Les enquêteurs ont saisi plusieurs appareils tels que des téléphones et des ordinateurs pour analyse, bien qu’aucune note écrite n’ait été trouvée pouvant éclairer les circonstances de ce drame.

Des hommages nombreux

Le président de la République, Emmanuel Macron, a exprimé son respect pour un « homme politique d’expérience » qui défendait ses idées avec ferveur, soulignant ainsi l’impact qu’il a eu, même en tant qu’opposant. Le député d’Eure-et-Loir, connu pour son souverainisme marqué, avait critiqué la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric en 2014 lorsqu’Emmanuel Macron était ministre de l’Économie.

Lors d’une commission d’enquête sur cette opération, Marleix avait même engagé une démarche judiciaire en 2019, se questionnant sur l’implication de Macron dans cette affaire.

François Bayrou, le Premier ministre, a quant à lui partagé son choc et sa tristesse sur les réseaux sociaux, rappelant à quel point la vulnérabilité des êtres humains est souvent sous-estimée.

À l’Assemblée nationale, où Olivier Marleix a été élu depuis 2012, son décès a provoqué une émotion palpable, les députés observant une minute de silence en sa mémoire.

Marleix est le quatrième député à se suicider sous la Ve République, rejoignant ainsi des personnalités précédemment touchées par cette tragédie, dont Aymeric Simon-Lorière, Pierre Bérégovoy et Jean-Marie Demange.

Un hommage prévu au sein de l’Assemblée

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé son intention de proposer un hommage à Olivier Marleix lors de la conférence des présidents, également prévu pour le mardi à 15 heures. Elle l’a décrit comme un homme « digne, rigoureux et profondément humain ». Marleix était proche de l’ex-Premier ministre Michel Barnier et a soutenu la candidature de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez, qui lui avait succédé à la présidence du groupe des députés LR.

Nous n’oublierons pas l’homme de conviction, défenseur inlassable de l’intérêt général dont la vision tirait vers le haut le débat public.

Laurent Wauquiez

Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, a également rendu hommage à son ancien conseiller à l’Élysée, soulignant son engagement et sa fidélité.

L’ancien Premier ministre Édouard Balladur a salué sa capacité et ses qualités qui faisaient de lui un grand parlementaire respecté de tous. Même ceux qui étaient en désaccord avec lui ont reconnu sa valeur.

François Hollande a souligné que sa loyauté envers son parti n’avait jamais altéré son respect pour les opinions diverses et opposées aux siennes.

Un ancrage fort en Eure-et-Loir

« Un élu de terrain, rigoureux et engagé, » a réagi Marine Le Pen, tandis que Manuel Bompard a salué le respect dont faisait preuve Marleix envers ses adversaires. Gabriel Attal a décrit Marleix comme un « homme passionné et sincère », défendant ses idéaux avec une grande conviction.

Entré en politique au milieu des années 90, Olivier Marleix s’était établi en Eure-et-Loir, signifiant un éloignement de la circonscription historique de son père. Élue conseiller général de ce département de 2008 à 2014, il avait surmonté un défi difficile l’année dernière en remportant une place au second tour des législatives anticipées contre un candidat du Rassemblement National.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER