Taxe Zucman "light" : nouveau cadeau aux milliardaires ou réforme fiscale nécessaire ?

Taxe Zucman « light » : nouveau cadeau aux milliardaires ou réforme fiscale nécessaire ?

30.10.2025 17:53
2 min de lecture

Les discussions autour de la taxe Zucman, en particulier entre La France insoumise et le Parti socialiste, révèlent des tensions au sein de la gauche française. Alors que le budget 2026 est actuellement examiné, les députés vont débattre de deux versions de cette taxe, l’une conforme à la proposition de l’économiste Gabriel Zucman et l’autre allégée, présentée par Estelle Mercier, députée socialiste de Meurthe-et-Moselle, rapporte TopTribune.

La version allégée propose de taxer les patrimoines à partir de 10 millions d’euros, contre 100 millions pour la version originale, avec un taux de 3 % au lieu de 2 %. Cette proposition inclut un mécanisme d’impôt plancher, garantissant que les hauts patrimoines au-dessus de 10 millions d’euros contribuent d’au moins 3 % de leur patrimoine net.

Le dispositif vise à éviter la double imposition. Le rendement escompté de cette nouvelle taxe se situe entre 5 et 7 milliards d’euros, contre une estimation de 5 à 20 milliards pour la taxe Zucman initiale. L’amendement, selon Estelle Mercier, a pour objectif d’éviter les abus connexes observés dans les décisions fiscales précédentes.

Taxe allégée : des détails techniques

Certaines exceptions dans cette version légère de la taxe font déjà débat. Par exemple, la proposition inclut une exonération pour les entreprises familiales, si le dirigeant détient plus de 51 % des droits de vote et économiques. Philippe Brun, député socialiste, précise que cela pourrait permettre à de grandes fortunes comme Bernard Arnault de bénéficier de cette exemption si elles augmentaient leur participation d’un certain pourcentage.

Les députés insoumis critiquent cette approche, la qualifiant d’« anti-taxe Zucman », soulignant qu’elle continuerait à favoriser des milliardaires. De plus, certaines start-ups jugées « trop grandes » seraient également exemptées, ce qui suscite les inquiétudes d’Aurélien Le Coq, membre de La France insoumise.

Réactions de Gabriel Zucman

Gabriel Zucman lui-même a exprimé des réserves sur cette version modifiée, indiquant que l’introduction d’exonérations risque de favoriser l’optimisation fiscale, évoquant l’exemple de l’ISF. Néanmoins, il note positivement que le principe de l’impôt plancher est repris.

Opposition du gouvernement et des partis politiques

Le gouvernement a clairement indiqué qu’il n’approuve pas cette approche, comme l’a souligné Maud Bregeon, porte-parole de l’exécutif. Les groupes politiques, incluant le bloc central, la droite, et l’extrême droite, ont également manifesté leur opposition à toute forme de la taxe Zucman. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, utilise cette occasion pour avertir que si aucune concession en matière de loi de finances n’est faite, le Parti socialiste pourrait envisager des actions radicales comme la censure, entraînant potentiellement une dissolution de l’Assemblée nationale.

Les discussions à l’Assemblée nationale s’avèrent complexes, avec peu de chances d’adopter même la version allégée de cette taxe. La tension politique autour de cette question persiste, illustrant les divisions au sein de la gauche et les désaccords profonds entre les différents partis concernés.

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