Un débat enflammé a été suscité par les déclarations de la députée Sophia Chikirou, lors d’une interview en août par l’émission Quotidien, au sujet des préoccupations occidentales concernant la Chine. Elle a déclaré : « Je ne considère pas que la Chine soit une dictature », ce qui contredit le consensus international sur la nature autoritaire du régime chinois, rapporte TopTribune.
Dans cette même séquence vidéo diffusée récemment, Chikirou a précisé que la critique du Parti communiste chinois était difficile, tout en estimant que des mesures spécifiques pouvaient être remises en question. Elle a même osé comparer la situation de la liberté d’expression entre Paris et Pékin, affirmant que « la liberté d’expression en Chine est aussi menacée à mon avis que celle qu’on a en France ». Selon elle, il devient compliqué de défendre la liberté d’expression en France tout en critiquant la répression en Chine.
Les statistiques quant à la liberté de la presse brisent pourtant ce comparatif. Le dernier classement de Reporters sans Frontières place la France à la 25e position, tandis que la Chine se retrouve au 178e rang, qualifiant ce dernier de « plus grande prison du monde pour les journalistes ». Par ailleurs, un rapport de The Economist Intelligence Unit attribue un score de 2,11 à la Chine sur 10 dans son « Democracy Index » de 2024.
Réactions à gauche
Les propos de Chikirou ont rapidement provoqué des réactions au sein du paysage politique français. Raphaël Glucksmann, eurodéputé et voix critique sur les droits humains, a dénoncé le manque de distinction entre dictature et démocratie, soulignant la répression des Ouïghours et le contrôle de Hong Kong. Il a déclaré : « Ils passent sous silence le fait que la Chine est une menace à la fois politique, géopolitique et économique pour nos pays ».
Les commentaires pleins d’ironie ont également fusé, certains appelant Chikirou à rejoindre les dirigeants des nations qu’elle semble défendre. Clémentine Autain a questionné la nécessité d’un communiqué clarificateur de LFI, affirmant : « Qui peut affirmer que la Chine n’est pas une dictature ? »
Ces déclarations ne sont pas anodines. Sophia Chikirou, en tant que membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a rédigé un rapport en juin qui a été critiqué pour son approche complaisante envers le régime chinois, évitant d’utiliser le terme « dictature » pour qualifier le gouvernement de Pékin.