Du 9 au 13 juin, au moins 100 délégations internationales, dont une cinquantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement, sont attendues sur la Côte d’Azur pour cinq jours de débats.
Nice s’apprête à accueillir, du lundi 9 au vendredi 13 juin, la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc-3), coorganisée par la France et le Costa Rica. Plus de 100 délégations nationales sont attendues dans la préfecture des Alpes-Maritimes, parmi lesquelles au moins 51 chefs d’Etat ou de gouvernement, a annoncé le ministère de la Transition écologique dans un communiqué consulté par Franceinfo. Des scientifiques, des ONG, des représentants du secteur privé et de la société civile seront également présents afin de se prononcer sur un « plan d’action de Nice pour l’océan ».
Ce projet « constituera un moment fondateur pour la gouvernance de l’océan », a affirmé Emmanuel Macron dans un communiqué mercredi. Même tonalité chez le président du Costa Rica, Rodrigo Chaves Robles, dans le même document :« Ce n’est que par une action rapide et coordonnée que nous pourrons garantir une planète saine et prospère aux générations à venir. »
Un sommet structuré autour de 10 priorités
Au fil de la semaine, 10 thématiques seront au cœur du programme. Parmi elles, la lutte contre la pollution plastique, la décarbonation du transport maritime ou encore la coopération scientifique. Paris espère ainsi faire passer la part des océans protégés de 8,4% aujourd’hui à 30% d’ici à 2030, assure le cabinet de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, dans une note. « L’Unoc constitue une opportunité unique pour affirmer et consolider les engagements que nous avons pris au niveau international », explique le communiqué.
Autre dossier clé : la lutte contre la pêche illégale qui « tue les écosystèmes marins, les économies locales, et viole les droits humains avec des pratiques proches de l’esclavage moderne », selon le ministère. Une déclaration politique regroupant plusieurs dizaines de pays sur la pollution plastique est aussi attendue à Nice, en amont du dernier cycle de négociation du traité mondial sur le plastique.
En parallèle, la signature du traité international sur la haute mer, dit BBNJ, pour « Biodiversity Beyond National Jurisdiction » fera partie des priorités du sommet. Adopté en 2023 et ratifié à ce jour par 21 pays dont la France, selon les informations de l’AFP, ce texte veut créer des aires marines protégées en haute mer, soumettre les activités industrielles à des évaluations environnementales et instaurer un partage équitable des ressources génétiques marines. Des enjeux qui restent suspendus à une condition : obtenir 60 ratifications d’Etats. Sans cela, la conférence sera « un échec« , a prévenu l’ambassadeur pour les pôles et les océans, Olivier Poivre d’Arvor.
Cette troisième édition de la conférence de l’ONU, après New York en 2017 et Lisbonne en 2022, vise aussi à diffuser davantage les connaissances scientifiques auprès des décideurs, selon le gouvernement. Des chercheurs, ONG et institutions internationales comme l’Unesco ou la Banque mondiale présenteront leurs travaux sur les écosystèmes côtiers, les abysses ou la biodiversité marine.
Au-delà de la conférence officielle, plus de 400 événements ouverts au public seront également organisés dans la ville de Nice, rapporte l’organisation. Dans le port, les navires emblématiques de la recherche océanographique se préparent notamment à défiler, d’après France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur.
Un rendez-vous important pour les Etats
Plusieurs chefs d’Etat sont attendus, dont Emmanuel Macron et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, selon ICI Azur. Le sommet réunira ainsi les représentants de plus de 100 pays, dont « au moins 51 chefs d’Etat ou de gouvernement », rapporte le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher.
Par ailleurs, un « Parlement de la mer » sera également organisé, a annoncé le ministère de la Transition écologique. Il rassemblera 30 parlementaires français, 30 Européens et 30 internationaux pour organiser une discussion autour des enjeux océaniques. La grande inconnue reste néanmoins la venue des Etats-Unis alors que Donald Trump a annoncé sortir de l’accord de Paris sur le climat.
Une conférence non contraignante
Enfin, contrairement aux Conférences des parties (COP), l’Unoc-3 n’a pas pour objectif d’aboutir à un accord juridiquement contraignant. Le projet de texte final intitulé « Notre océan, notre avenir : unis pour une action urgente », qui compte une trentaine de points, a d’ailleurs été négocié en amont à New York, et sera rendu public le dernier jour de la conférence. Pour le moment, il mentionne des engagements passés de la communauté internationale, comme l’accord de Paris ou celui de Kunming-Montréal, qui prévoit de protéger 30% de la planète d’ici à 2030. Mais il ne fait aucune mention des énergies fossiles, principales responsables du changement climatique.
L’Unoc-3 espère aussi incarner un tremplin vers d’autres échéances majeures, comme la COP30 prévue en novembre au Brésil, les prochaines discussions de l’Organisation maritime internationale (OMI) sur les émissions des navires ou encore le quatrième round des négociations du traité mondial contre la pollution plastique, prévu en août à Genève.