Patrick Kanner critique la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre
Le mercredi 10 septembre, le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a exprimé sa vive opposition à la nomination de Sébastien Lecornu par Emmanuel Macron, menaçant de censure en cas de persistance de cette décision, rapporte TopTribune.
Emmanuel Macron a surpris en annonçant la nomination de Sébastien Lecornu, fidèle parmi les fidèles du président et ancien ministre des Armées, à Matignon mardi soir. Patrick Kanner a réagi avec force, qualifiant cette décision de « bras d’honneur » et affirmant que cela témoigne d’une fermeture d’esprit de la part du président. Selon lui, Macron s’enferme dans un « bunker de certitudes » tout en ignorant la détresse actuelle des Français.
Lors de son passage sur le plateau de « La Matinale », Kanner a déclaré : « La Macronie, comme toujours, va dans le même sens. C’est le même bateau, avec la même peinture et le même équipage… le bateau a un nom, c’est ‘mépris’, mépris pour les Français. »
Kanner a également commenté la communication limitée entre Macron et la gauche, malgré un appel à Olivier Faure, leader du Parti socialiste, juste avant la nomination de Lecornu. Selon lui, cette continuité de l’équipe gouvernante est néfaste pour la France. « Est-ce que Monsieur Lecornu est capable de nous apporter des réponses aux problèmes que nous avons soulevés ? Nous doutons », a-t-il ajouté, précisant que le Parti socialiste n’acceptera pas de jouer un rôle secondaire au sein du nouveau gouvernement.
En réponse à la nécessité d’un changement de politique, il a exprimé la volonté d’une cohabitation mais a confirmé qu’aucun socialiste ne ferait partie du gouvernement de Lecornu. « Nous étions prêts à gouverner, mais pas pour servir de béquilles à ce gouvernement », a-t-il précisé.
Kanner a fait preuve d’une ouverture à la discussion, affirmant que le Parti socialiste ne refusera pas de dialoguer avec Lecornu, même si le dernier Premier ministre a laissé un goût amer. Il a insisté sur la responsabilité qui incombe à Lecornu et a averti que si les préoccupations des Français ne sont pas prises en compte, la censure serait une option envisagée. « S’il nous dit que sa politique actuelle est la bonne pour le pays, alors il n’y aura plus rien à attendre de nous », a-t-il conclu.