Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale

Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale

14.10.2025 19:33
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Le discours de politique générale du Premier ministre français Sébastien Lecornu, prononcé ce mardi à l’Assemblée nationale, a été centré sur une question cruciale : va-t-il annoncer la « suspension » de la réforme des retraites d’Élisabeth Borne ? Cette promesse a été formulée comme une condition essentielle par les socialistes pour éviter une censure à l’égard du gouvernement et retarder potentiellement une dissolution imminente, rapporte TopTribune.

Un discours sous tension

Aux alentours de 15 heures, Sébastien Lecornu se présente à la tribune dans une atmosphère tendue. Désigné comme le « moine soldat » par Emmanuel Macron, il assure à la représentation nationale que « certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime, cela n’aura pas lieu ». Se qualifiant de « Premier ministre le plus faible de la Ve République », il annonce qu’il renoncera à utiliser l’article 49.3 pendant les débats budgétaires, l’une des autres exigences des socialistes. « Quel parlementaire dira à nos concitoyens qu’il ne veut pas discuter du budget ? », interroge-t-il. « Vous le demandiez, c’est fait ! »

Dans un moment de tension palpable, il précise que le gouvernement proposera un débat et que chaque vote comptera. « Je vais maintenant vous parler d’un sujet majeur… », déclare-t-il, avant de confirmer la proposition : « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle ». Cette annonce suscite des applaudissements chez les socialistes et des visages fermés chez les insoumis. Olivier Faure, à son pupitre, prend des notes, conscient que la bataille est remportée. Ce recul marque un virage significatif pour un texte clé du quinquennat Macron.

Un compromis controversé

À la fin de la séance, Boris Vallaud souligne les éléments de cet accord tacite de non-censure. Le relâchement de la trajectoire budgétaire, l’abandon du 49.3, et l’éventualité d’une contribution exceptionnelle des grandes fortunes, en plus de la suspension de la réforme des retraites, sont au centre des discussions. « Les Français, et nous avec eux, attendaient un signe sur ce texte, qui a été vécu comme une brutalité. La suspension, la voici enfin ! », affirme-t-il. Toutefois, ses collègues insoumis ne partagent pas son enthousiasme.

Les critiques fusent : « Cette suspension devra être compensée financièrement, qu’est-ce que ça veut dire ? Ce que vous allez gagner d’un côté, vous le perdrez de l’autre… », déclare l’ex-insoumise Clémentine Autain. Cyrielle Chatelain, leader des députés écologistes, ajoute que le budget austéritaire qui accompagne cette situation pourrait poser problème. Malgré la victoire symbolique sur les retraites, les socialistes risquent de se retrouver en position de sauveurs d’un gouvernement Macron affaibli.

Après dix jours de crise politique, l’exécutif semble respirer un peu. Sans le soutien du PS, les motions de censure de LFI et du RN semblent vouées à l’échec, ce qui permet à Sébastien Lecornu de conserver son poste, au moins pour l’instant. « Nous faisons un pari. Un pari risqué dont seul l’avenir dira ce qu’il en est », conclut Boris Vallaud.

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