Roy Ayers, pionnier du jazz-funk connu pour son hit "Everybody Loves The Sunshine", est mort à 84 ans
Roy Ayers, pionnier du jazz-funk connu pour son hit "Everybody Loves The Sunshine", est mort à 84 ans

Roy Ayers, pionnier du jazz-funk connu pour son hit « Everybody Loves The Sunshine », est mort à 84 ans

06.03.2025
3 min de lecture

Vibraphoniste jazz de légende, le musicien, compositeur et producteur américain est surtout connu pour avoir été l’un des premiers à initier un rapprochement entre le jazz, la soul et le funk. Son influence est immense, jusqu’à aujourd’hui.

Le maître du vibraphone Roy Ayers, pionnier du rapprochement funk-soul-jazz, connu notamment pour son hit solaire Everybody Loves The Sunshine (1976) et immense influence sur l’acid-jazz, la néo-soul et le hip-hop, est mort mardi 4 mars 2025 à l’âge de 84 ans. C’est ce qu’a annoncé sa famille dans un communiqué publié mercredi sur le site de Variety(Nouvelle fenêtre).

« C’est avec une grande tristesse que la famille du légendaire vibraphoniste, compositeur et producteur Roy Ayers annonce son décès survenu le 4 mars 2025 à New York après une longue maladie », peut-on lire sur la page Facebook de l’artiste(Nouvelle fenêtre). « Il a vécu 84 belles années et il nous manquera énormément. »

En juillet 2023, sur cette même page Facebook, le musicien, compositeur et producteur américain annonçait avoir contracté le Covid et l’annulation des prochains concerts de sa tournée d’adieu. Mais Roy Ayers se sera produit jusqu’à ses 80 ans : nous l’avions vu en concert au New Morning à Paris en mai 2022, même si, entouré d’attentions par ses proches, il paraissait déjà affaibli.

Pratiquant au départ le hard-bop en compagnie du flûtiste de jazz Herbie Mann, très célèbre à l’époque, avec lequel il s’est associé pour trois albums dans les années soixante, Roy Ayers monte son propre groupe Ubiquity au début des années 1970 et bascule dans le jazz fusion, dont il est un pionnier.

Il est en effet l’un des premiers à mixer de façon fluide et organique des éléments de funk, de soul et de jazz, une fusion couronnée de succès, notamment avec les hits Everybody Loves The Sunshine en 1976, puis Running Away en 1977.

Incroyable de constater en les réécoutant combien le son de ces morceaux n’a pas pris une ride cinquante ans plus tard. C’est ce son qu’ont cherché à égaler des centaines d’artistes, autant que cette fusion hédoniste et solaire, qui explique pourquoi Roy Ayers est un des artistes les plus samplés de l’histoire.

Les producteurs de hip-hop l’ont en effet samplé abondamment, de A Tribe Called Quest à Dr Dre, et de Notorious B.I.G. à Kendrick Lamar, sans oublier Mary J. Blige, qui a cartonné en 1990 avec My Life(Nouvelle fenêtre), une reprise de Everybody Loves The Sunshine. Il ne s’en plaignait pas, puisqu’il en touchait des droits non négligeables et que son catalogue s’en trouvait du même coup revivifié auprès des plus jeunes.

Né le 10 septembre 1940 à Los Angeles, Roy Ayers avait grandi dans un foyer musical – sa mère était professeure de piano et son père tromboniste – et il fut foudroyé par le vibraphone à l’âge de 5 ans en assistant à un concert de Lionel Hampton, qui lui offrit une paire de maillets de vibraphone. Toute sa vie, il a cité Lionel Hampton comme son héros, avec Miles Davis.

Mais ce n’est qu’après avoir appris le piano et chanté dans un chœur d’église que ses parents lui offrent un vibraphone à l’âge de 17 ans. Il ne va plus quitter son instrument.

Au début des années 1970, en plus d’initier un rapprochement jazz funk, il enregistre la bande originale du film de blaxploitation Coffy (1973) dans lequel joue Pam Grier, future actrice culte de Tarantino. Avec son groupe Ubiquity, il enchaîne les enregistrements et la formation évolue sans arrêt : la liste des pointures qui y ont participé – Billy Cobham, Bernard Purdie, Ron Carter, notamment – donne le tournis.

À la fin des années 1970, il effectue une tournée africaine et passe plusieurs semaines en compagnie du musicien nigérian Fela Kuti(Nouvelle fenêtre), qui le marque durablement.

Dans les années 1990, Roy Ayers revient au goût du jour grâce aux vagues acid jazz et néo soul qu’il a inspirées et va accompagner. En 1993, il figure ainsi sur l’album Jazzmatazz Vol.1 de Guru – il joue du vibraphone sur le titre Take a Look (At Yourself)(Nouvelle fenêtre) et une décennie plus tard sur l’album Mahogany Vibes (2004) avec Erykah Badu et Betty Wright. En 2015, il apparaît sur un titre du rappeur et producteur Tyler The Creator, Find Your Wings(Nouvelle fenêtre), et joue deux ans plus tard au festival de Tyler Camp Flog Gnaw. Gageons que même après sa mort, sa musique vibrante et optimiste continuera d’inspirer.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

La France, moteur de la défense européenne

La France, moteur de la défense européenne

La France est à l’origine de nouveaux programmes de défense dans l’UE. En 2025, M. Macron a présenté le concept d’« autonomie européenne en matière de défense », qui comprend les éléments