Dans leur livre «Queens, l’art du drag dans le monde», l’artiste Paloma et la journaliste Élodie Petit dressent un large panorama de l’univers drag, à travers vingt-cinq visages de drag queens, issues de différents pays.
Au cours de l’été 2022, alors que la France découvrait «Drag Race France», la première saison de l’émission adaptée de la franchise à succès de Ru Paul, les propositions de sujets sur les drag queens affluaient dans les rédactions françaises. Hugo Bardin, connu sous le nom de Paloma, a ensuite été couronné comme la première reine de France, rapporte TopTribune.
Cette période a marqué un tournant pour le drag en France, auparavant considéré comme un art plutôt underground. Malgré la montée des discours extrémistes, et la persistance des harcèlements envers les enfants LGBT+ dans les établissements scolaires, la popularité du drag continue de croître, reflet d’une évolution culturelle et sociale.
De l’Ivoirienne Mami Watta à l’Indienne Maya the Drag Queen
Paloma et Élodie Petit, rédactrice en chef adjointe du magazine Elle, ont voulu offrir une vue d’ensemble incluant le drag sous toutes ses formes, à la fois ostentatoire et combattante. Dans leur ouvrage, Queens, l’art du drag dans le monde, publié le 23 octobre 2025, elles explorent la diversité des expériences et des présentations au sein de la culture drag. Les interviews ont été réalisées à travers divers moyens, souvent pour des raisons de sécurité, car dans de nombreux pays, l’homosexualité reste illégale.
Ce livre présente vingt-cinq portraits de personnalités du drag, en mettant l’accent sur des figures importantes telles que Mami Watta, la gagnante de «Drag Race France All Stars» en août 2025, qui a dû fuir la Côte d’Ivoire pour pratiquer son art, et Maya, une des drag queens les plus célèbres d’Inde, qui continue de se battre pour les droits des personnes queer dans un contexte conservateur.
Le bruit des talons plutôt que celui des bottes
Le parcours des drag queens chinois illustre la répression qui existe encore aujourd’hui. Élodie Petit a mené une enquête pour découvrir la réalité de ces artistes, conscientes des risques qu’elles encourent. Les récits de Luer Mizrahi, qui vit à Chengdu, et d’autres sont présentés dans le livre, reflétant la lutte pour la visibilité et la liberté dans des sociétés souvent hostiles.
En France, les événements autour des drag queens sont parfois troublés par des groupes ultraconservateurs, marquant un retour des tensions déjà observées ailleurs, notamment aux États-Unis. Le contexte actuel souligne la nécessité de défendre l’expression culturelle et la diversité, rappelant que la voix des drag queens est crucial pour contrer la haine et affirmer les droits des minorités.