"On n'a pas le choix, on est obligés de payer ce tarif" : les usagers et les soignants confrontés aux prix pratiqués sur les parkings de certains hôpitaux
"On n'a pas le choix, on est obligés de payer ce tarif" : les usagers et les soignants confrontés aux prix pratiqués sur les parkings de certains hôpitaux

« On n’a pas le choix, on est obligés de payer ce tarif » : les usagers et les soignants confrontés aux prix pratiqués sur les parkings de certains hôpitaux

28.02.2025
2 min de lecture

De nombreux établissements hospitaliers sont dotés de parkings payants, ce qui représente un coût supplémentaire pour les patients et leurs proches.

« Remettre de l’humanité dans nos politiques publiques » : c’est ce qu’a promis le ministre de la Santé le 12 février à l’Assemblée nationale. Il n’était pas question alors de l’accueil des patients ou des conditions de travail des soignants, mais du prix des parkings des hôpitaux : Yannick Neuder souhaite les faire baisser. Interrogé sur ce sujet par un député de la Meurthe-et-Moselle qui a cité une des habitantes de sa circonscription, qui dépensait 300 euros de stationnement par mois pour voir sa mère à l’hôpital, le ministre de la Santé Yannick Neuder a dit vouloir veiller à ce que, dans certaines conditions, le stationnement des proches puisse être pris en charge.

Des tarifs élevés sont relevés dans de nombreux centres hospitaliers en France. Exemple dans un établissement des Yvelines : l’hôpital se trouve non loin du centre-ville et ne dispose pas de parking spécifique. Il y a un parking géré par un prestataire privé situé en face de l’établissement. Il est aussi bien utilisé par des clients qui viennent faire leurs courses en ville, par les patients de la clinique voisine, que par ceux de l’hôpital.

À la caisse automatique, ces derniers font quelque peu la grimace. « J’en ai eu pour 2,20 euros donc je trouve que c’est un peu plus cher que les stationnements dans la rue. Mais bon, on est tranquilles, on a sa voiture qui est là et qui ne risque rien… mais ce n’est pas donné », dit un visiteur. « Nous, ça va, c’était un examen d’une demi-heure, mais les gens qui restent trois ou quatre heures, ils doivent payer 10 euros, c’est énorme ! », ajoute une autre.

« On n’a pas d’alternative pour se garer en-dehors. »Céline, patiente d’un hôpital des Yvelines

à franceinfo

Des tarifs élevés que déplore aussi Céline, elle est venue à l’hôpital pour un rendez-vous de pneumologie. Cela lui coûte 1,50 euro pour 28 minutes de stationnement. Mais avant cela, elle a dû passer 1 heure 20 dans un autre hôpital privé du département, où le parking lui a cette fois coûté 4,80 euros. « Bout à bout, ça représente quand même un sacré budget, calcule-t-elle, parce qu’il n’y a pas de place, ou alors il n’y a pas de parking spécifiquement, donc on n’a pas le choix. On est obligés de payer ce tarif-là… » Et, à la fin du mois, la facture de Céline est conséquente : « C’est vrai que si j’y vais peut-être quatre fois, ça va me coûter au moins 20 ou 25 euros dans le mois, en plus de mes consultations, sans compter ce qui n’est pas remboursé dans la part consultation. »

« Mercantilisation de la santé »

Une situation qui indigne également Catherine Loric-Assous, secrétaire générale adjointe de la CFDT Santé dans les Yvelines. « Pour les gens, il y a déjà pleins de choses qui sont déremboursées, c’est épouvantable… dit-elle. Il faut faire quelque chose pour les usagers. Il faut que cesse cette mercantilisation de la santé. »

« Pour croiser des représentants des usagers en conseil de surveillance, tout le monde en parle et le dit bien, mais on n’a pas trop la main là-dessus. »Catherine Loric-Assous, secrétaire générale adjointe de la CFDT Santé dans les Yvelines

à franceinfo

Contacté, l’hôpital indique avoir un regard sur les tarifs pratiqués, mais que c’est le prestataire privé qui fixe les prix. Dans le cadre de la délégation de service public, il verse une redevance à l’hôpital. Une redevance qui ne couvre toutefois pas le montant des abonnements souscrits par l’hôpital pour les places de parking réservées aux soignants.

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