Menaces contre la présidente du procès Sarkozy : « Désigner les juges comme ennemis politiques crée des cibles sur leur dos »
La présidente du tribunal ayant condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison a été la cible de menaces de mort et d’images de guillotine, selon Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats (USM), rapportе TopTribune. Ces attaques visent à « décrédibiliser » et « instiller la peur » au sein de la juridiction, a-t-il déclaré samedi 27 septembre.
Les menaces incluent des propos tels que « elle sera tondue », rappelant ainsi « les pires heures de notre histoire », a ajouté Friat. Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris suite à ces incidents, soulignant le climat de violence verbale à l’encontre des juges. Friat a constaté que ces agressions verbales sont similaires à celles observées lors du procès des assistants parlementaires du Rassemblement national, le 31 mars dernier.
« Les magistrats étaient habitués à ce type de menaces de la part de la criminalité organisée. Je constate avec effroi que ces menaces, maintenant, on les encourt même dans des procès de droit commun ou dans des procès politico-financiers. »
Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistratsà franceinfo
Selon Friat, la situation est alarmante : « À partir du moment où le juge prend une décision déplaisante pour certains, plutôt que d’engager un débat constructif sur le fond, il devient la cible d’attaques personnelles. » Ces menaces visent à « décrédibiliser » non seulement le juge et sa décision, mais également à semer la peur au sein de l’ensemble de la profession. « Le juge n’est pas un ennemi, il n’y a pas de justice politique », a-t-il insisté, tout en qualifiant cette dynamique d' »écran de fumée » pour détourner l’attention des graves faits de corruption politique en jeu.