L'ouragan Melissa, classé catégorie 5, menace la Jamaïque et les Caraïbes avec des vents atteignant 280 km/h

L’ouragan Melissa, classé catégorie 5, menace la Jamaïque et les Caraïbes avec des vents atteignant 280 km/h

28.10.2025 15:34
3 min de lecture

La Jamaïque en alerte face à l’ouragan Melissa

La Jamaïque se prépare à affronter l’ouragan Melissa, un des plus violents de son histoire, ayant déjà causé au moins sept morts, dont trois en Haïti et un en République dominicaine. Classé en catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, l’ouragan pourrait toucher environ 1,5 million de personnes, notamment celles encore affectées par l’ouragan Beryl, a déclaré Necephor Mghendi, chef de délégation pour les Caraïbes anglophones et néerlandophones à la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) lors d’une conférence de presse, rapporte TopTribune.

Avec des vents atteignant 280 kilomètres par heure, Melissa est qualifié de « massif » par Anne-Claire Fontan, spécialiste des cyclones tropicaux à l’Organisation météorologique mondiale (OMM) à Genève. Ce phénomène s’accompagne d’une inquiétude croissante étant donné qu’il se déplace à seulement 4,8 km/h.

Des effets accentués

Le déplacement lent de l’ouragan Melissa entraînera des conditions climatiques extrêmes prolongées, notamment des vents intenses et des pluies torrentielles, soutenant ainsi des risques majeurs d’inondations et de glissements de terrain catastrophiques. En l’espace de 24 heures, Melissa a fait la transition d’une tempête tropicale, accompagnée de vents se situant juste au-dessus de 110 kilomètres par heure, à un ouragan de catégorie 4 avec des vents de 225 km/h, avant d’évoluer vers la catégorie 5. Les scientifiques signalent que quatre des cinq ouragans de l’Atlantique cette saison ont connu une intensification rapide, un phénomène qui se développe en parallèle avec le réchauffement climatique.

Les filles et les garçons des Caraïbes savent déjà que les tempêtes intensifiées sont de plus en plus fréquentes.

Eaux chaudes

Les experts sont prudents dans l’établissement de liens de causalité entre le changement climatique et des événements spécifiques, mais la tendance est claire. Des températures de surface marines plus élevées injectent davantage d’énergie dans les tempêtes, leur apportant ainsi un carburant crucial. Selon une analyse préliminaire de Climate Central, la tempête Melissa a traversé des eaux plus chaudes de 1,4 °C, température rendue au moins 500 fois plus probable par le réchauffement climatique causé par l’homme.

Cependant, la relation entre la température de l’eau et celle de l’atmosphère détermine la force potentielle d’un ouragan. David Gilford, scientifique de Climate Central, note que « ce réchauffement atmosphérique tend à réduire l’intensité, alors que l’élévation des températures de surface marine tend à l’augmenter ». En règle générale, c’est cette dernière qui l’emporte lors de l’évaluation de la puissance des tempêtes.

Des océans plus chauds impliquent aussi des tempêtes plus humides. Gilford prédit une augmentation des précipitations de 25 à 50 % lors d’événements comme Melissa en raison du changement climatique. L’ouragan, avançant lentement, devrait déverser entre 50 et 63 centimètres de pluie sur certaines zones de la Jamaïque.

Une situation « un peu terrifiante »

Melissa présente des dangers spécifiques. « Les ondes de tempête prolongées, les précipitations excessives sur des périodes prolongées, et des vents extrêmes persistent. La majorité des infrastructures ne pourront pas supporter de telles conditions », avertit Jill Trepanier, experte en climatologie des ouragans à l’Université d’Etat de Louisiane. Une conjonction de ces aspects pourrait exacerber la situation.

Trepanier a précédemment rédigé un rapport sur les tempêtes stagnantes, notant que ce type d’événement se produit en général en octobre, près des côtes dans les Caraïbes. Habituellement, ces tempêtes déclinent lorsqu’elles aspirent de l’eau froide des profondeurs marines. Cependant, Melissa s’éloigne de cette norme, s’étant intensifiée tout en restant au même endroit, une indication que l’eau était exceptionnellement chaude, évitant l’effets destructeur habituel. « C’est une situation un peu terrifiante », conclut l’experte.

L’ouragan Melissa, par sa trajectoire imprévisible et ses caractéristiques particulièrement extrêmes, soulève de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale, exacerbé par les impacts du changement climatique déjà en cours. Les autorités jamaïcaines se mobilisent pour préparer les populations à cette épreuve sans précédent.

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