A deux jours de l’arrivée des dirigeants mondiaux à Belem pour la COP30, l’ONU a annoncé que les engagements actuels des pays mènent à un réchauffement climatique largement supérieur aux objectifs fixés par l’accord de Paris. Selon l’ONU Environnement, le réchauffement pourrait atteindre entre 2,3 °C et 2,5 °C au cours de ce siècle si les feuilles de routes climatiques des pays sont mises en œuvre intégralement, rapporte TopTribune.
Les chefs d’État et de gouvernement, réunis par le président brésilien Lula, seront confrontés à leur incapacité collective à respecter les objectifs de l’accord de Paris, adopté il y a dix ans. Cet accord vise à limiter l’augmentation de la température mondiale « bien en dessous » de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à la maintenir à 1,5 °C. Cependant, cette limite est presque certaine d’être dépassée dans les années à venir.
Forte augmentation des gaz à effet de serre en 2024
En 2024, les émissions de gaz à effet de serre ont connu une forte augmentation de 2,3 %. Cette montée des émissions est principalement attribuée aux grandes puissances comme l’Inde, avec sa population de 1,46 milliard d’habitants, suivie de la Chine, de la Russie et de l’Indonésie. Pendant ce temps, les émissions de l’Union européenne continuent de diminuer, alors que celles des États-Unis stagnent, augmentant de 0,1 %.
Cette nouvelle estimation des températures publiée mardi montre une amélioration d’environ 0,3 °C par rapport à l’an dernier, mais cette baisse s’explique aussi par des changements méthodologiques, ainsi que par les engagements américains accomplis sous la présidence de Joe Biden, qui sont désormais caducs.
La trajectoire de Paris est loin d’être en vue
Anne Olhoff, responsable scientifique du rapport, a déclaré : « L’ambition et l’action ne sont pas du tout aux niveaux nécessaires dans le monde et collectivement ». Les nouvelles estimations reposent sur les feuilles de route 2035 que les pays devaient publier avant la COP30, prévue du 10 au 21 novembre. D’après l’ONU, en se basant uniquement sur les politiques actuelles, le réchauffement pourrait atteindre jusqu’à 2,8 °C.
À la suite d’un rapport publié la semaine dernière, l’ONU a rencontré des difficultés pour évaluer l’impact des plans climatiques nationaux, en raison d’un manque de données. L’organisation a estimé que les émissions pourraient diminuer de 10 % au cours de la prochaine décennie par rapport à 2019, bien en deçà des 60 % nécessaires pour respecter les objectifs fixés à Paris. L’ONU conclut donc que la trajectoire de l’accord est encore très éloignée, indiquant qu’un scénario de dépassement est désormais considéré comme « temporaire et minime ».
Les scientifiques soulignent que chaque fraction de degré d’augmentation de température intensifie les cyclones et les vagues de chaleur, tout en réduisant les chances de survie des coraux. Inger Andersen, cheffe de l’ONU Environnement, a résumé la situation en déclarant que « nous avons encore besoin de réductions sans précédent des émissions de gaz à effet de serre, dans un délai de plus en plus court, dans un contexte géopolitique difficile ».
Dans le cadre de cette situation préoccupante, les dirigeants mondiaux auront l’opportunité d’aborder ces questions cruciales lors de la COP30, dans l’espoir d’esquiver une catastrophe climatique imminente et de prendre des mesures concrètes pour inverser la tendance actuelle.