"L'océan va mal" : avant la Conférence de l'ONU à Nice, le baromètre Starfish livre son premier bulletin annuel sur l'état de santé des mers
"L'océan va mal" : avant la Conférence de l'ONU à Nice, le baromètre Starfish livre son premier bulletin annuel sur l'état de santé des mers

« L’océan va mal » : avant la Conférence de l’ONU à Nice, le baromètre Starfish livre son premier bulletin annuel sur l’état de santé des mers

08.06.2025 11:39
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Ce rapport inédit, élaboré par un comité scientifique international, a été conçu comme un outil d’aide à la décision, destiné aux gouvernements et aux acteurs de la société civile, afin de suivre les progrès des futures politiques de protection de l’océan.

La communauté internationale se dote d’un nouvel outil pour évaluer « l’état de santé de l’océan et des pressions croissantes qu’il subit ». A la veille de la conférence de l’ONU sur l’océan, l’Unoc-3, qui se tient à Nice du lundi 9 au vendredi 13 juin, un comité de scientifiques internationaux dévoile, dimanche 8 juin, le baromètre Starfish. Montée des eaux, surpêche, pollution plastique… Tous les voyants sont au rouge, alerte cet état des lieux qui doit être officiellement présenté ce même jour aux chefs d’Etat et de gouvernement réunis sur la Riviera.

Cette première édition du baromètre Starfish « montre que l’océan va mal », préviennent sans détours les auteurs du rapport qui accompagne ce nouveau bulletin de santé des mers. En rejetant dans l’atmosphère des émissions de gaz à effet de serre, responsables d’un réchauffement de la planète sans précédent, les activités humaines ont entraîné une hausse de la température des eaux de surface qui « aggrave la perte d’oxygène, l’acidification et menace la vie marine« , ainsi qu’une montée moyenne du niveau des océans de 23 cm entre 1901 et 2024, pour atteindre « un record historique ».

« La couverture des récifs [coralliens] a presque diminué de moitié en 150 ans »,poursuivent-ils, tandis que « 1 677 espèces marines risquent de disparaître, dont un tiers des requins et plus d’un quart des cétacés », en raison de l’effet combiné du climat et de la surpêche. 

Le baromètre Starfish montre, enfin, l’augmentation rapide des pollutions d’origines humaines : plus de 80 % des déchets aquatiques identifiés sont des plastiques. Quant aux rejets de fertilisants utilisés à terre par l’agriculture, ils sont les principaux responsables d’une diminution de l’oxygène dans les eaux littorales (un phénomène appelé « hypoxie côtière ») multiplié par 10 depuis 1950.

Or, « plus que jamais, l’humanité dépend de l’océan », montre le baromètre, qui détaille les conséquences de ces eaux mal en point sur l’économie, les conditions de vie et la santé humaines. Et ce alors que « la production alimentaire marine a atteint un record de 115 millions de tonnes, dont 25 millions seulement proviennent de la pêche artisanale, qui fournit 88% des emplois du secteur. » 

La science pour accompagner les décisions politiques 

Chaque année, un nouveau bulletin sera produit afin de suivre la mise en œuvre des politiques de restauration et de protection de ces écosystèmes qui couvent plus de 70% de notre planète bleue. Le tout en s’appuyant sur cinq branches (d’où son nom de Starfish, étoile de mer en français) : un inventaire des pressions humaines, de l’état de l’océan, des impacts sociétaux, des efforts réalisés et, enfin, des opportunités qui naissent des politiques de protection.

Pour le directeur général de l’organisation intergouvernementale (OIG) Mercator Ocean International, Pierre Bahurel, ce baromètre ambitionne d’« aider les décideurs à mieux gérer l’océan et à renforcer notre résilience face au changement climatique ». Il complétera désormais le Rapport sur l’état de l’océan du service Copernicus Marine, préparé chaque année depuis dix ans par Mercator Ocean International et la communauté scientifique marine européenne. 

Car « si les progrès pour protéger l’océan à l’échelle mondiale sont encourageants, les données montrent clairement qu’une action urgente et coordonnée est indispensable pour le préserver pour les générations futures », alerte la coordinatrice scientifique du baromètre et directrice de recherches au CNRS, Marina Lévy, dans un communiqué. 

Dix recommandations avant le Sommet de Nice

En amont de la conférence onusienne, entre mercredi et vendredi, 2 000 scientifiques internationaux spécialistes de l’océan se sont réunis à Nice. Ils ont formulé une série de dix recommandations pour guider les dirigeants, et les ont appelés à faire de l’océan une priorité absolue dans les stratégies de développement durable.

Pour ce faire, ils préconisent notamment de supprimer les subventions qui nuisent au climat et à la biodiversité marine, de renforcer la lutte contre la pêche illégale, d’éradiquer la pollution plastique ou encore de décarboner le transport maritime.

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