Au siège de l’AMF,
La collaboration entre Bruno Retailleau et Edouard Philippe lors d’une conférence à Paris, centrée sur le thème du civisme, attire l’attention. Cette rencontre, originale et inattendue, est l’occasion pour David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF), de faire quelques blagues sur la présence des deux figures politiques. « Je suis ravi que Bruno et Édouard soient parmi nous. Cela augure d’un futur serein et positif », déclare-t-il, suscitant des rires dans l’assemblée, y compris de la part des intéressés. Il s’excuse pourtant, soulignant qu’il devra faire face aux conséquences de sa déclaration humoristique, tout en organisant ces « assises nationales du civisme » avec sérieux, rapporte TopTribune.
« Puisqu’Edouard est parmi nous… »
La légèreté de Lisnard fait écho à des ambitions plus sérieuses des deux hommes, qui manifestent leur désir de se porter candidats à l’élection présidentielle de 2027. Edouard Philippe a officiellement annoncé sa candidature en septembre 2024, quant à Bruno Retailleau, son ascension au Ministère de l’Intérieur lui a permis de dépasser Laurent Wauquiez pour devenir le leader des Républicains, remportant 74,3 % des voix le mois dernier. En prenant la parole lors de la conférence, Retailleau n’hésite pas à souligner la paix qui semble régner entre lui et Philippe, même s’il est clair qu’une rivalité se dessine.
« Il y a tant de journalistes ici, je souhaiterais faire une déclaration politique… puisque Edouard est là… », commence-t-il, tout en laissant planer un certain suspense. « Je tiens à lui dire bonjour et à féliciter son engagement dans le cadre du civisme. » La réaction du public à cette déclaration soulève des interrogations, peut-être le reflet des tensions sous-jacentes entre les deux prétendants, d’autant plus que Retailleau semble gagner du terrain dans les sondages, dépassant parfois Philippe en termes de popularité.
Philippe, Retailleau et les « barbares »
Alors qu’Edouard Philippe prend la parole pour clore les assises consacrées au civisme, Retailleau se retire pour ses autres engagements ministériels. Philippe évoque le sujet du jour à sa façon, critiquant ce qu’il qualifie d’« ensauvagement » de la société, associant cela à l’héritage de Mai 68, qu’il considère responsable de l’émergence de comportements barbares.
« Les sociétés qui se remettent en question sont souvent préoccupées par le déclin du civisme », observe-t-il. En faisant référence à la fin de la République romaine et à la transition vers l’Empire, il crée un parallèle étonnant avec les préoccupations contemporaines, tout en prenant soin de relativiser ses propos en disant : « Ce n’est pas pour minimiser, mais pour mettre en perspective ces réflexions. » À l’issue de son discours, Philippe élude les demandes de commentaires des journalistes concernant un éventuel partenariat électoral avec Retailleau.
David Lisnard a été interrogé sur les tensions potentielles entre les différentes tendances de droite. Il a répondu que « la friction peut engendrer de l’énergie et que l’on peut se confronter avec respect », indiquant que les affrontements au sein de la droite pourraient être à l’ordre du jour, mais pas dans l’immédiat.