Les offres de fruits et légumes sont trop rares selon 90 % des Français.

Les offres de fruits et légumes sont trop rares selon 90 % des Français.

09.09.2025 12:23
3 min de lecture

Le 9 septembre 2025, Shopfully et OpinionWay ont rendu public des résultats d’enquête révélateurs : les promotions dans les supermarchés favorisent principalement les produits riches en matières grasses, sucre et sel. Cette situation se déroule alors que la consommation connaît un recul, amenant les distributeurs à jongler entre des offres attractives et les attentes croissantes d’une consommation plus responsable, rapporte TopTribune.

Les promotions, un instrument essentiel pour booster les ventes

Dans un contexte économique tendu, les promotions sont devenues un outil clé. D’après OpinionWay, 64 % des Français recherchent activement les promotions, tandis que 86 % considèrent qu’elles sont déterminantes dans le secteur alimentaire. Elles jouent un rôle crucial dans l’attractivité des enseignes et influencent directement le montant moyen des paniers d’achat.

Cependant, les décisions des distributeurs s’orientent vers des références générant de fortes marges : bonbons, boissons gazeuses et plats préparés. Foodwatch souligne que 66 % des promotions concernent ces catégories, tandis que seulement 12 % sont consacrées aux fruits, légumes et légumineuses. Cette stratégie vise à maximiser les bénéfices à court terme, mais elle crée un écart avec la demande croissante de produits sains.

Un paradoxe entre rentabilité et attentes des consommateurs

Cette orientation des promotions révèle un paradoxe économique. Les enseignes utilisent ces offres pour se démarquer sur le marché, mais elles risquent d’altérer leur image de marque. En effet, 91 % des Français souhaiteraient voir davantage de promotions sur des aliments sains, et 88 % soutiennent l’idée de réorienter les promotions vers des produits bénéfiques pour la santé. Cela met en lumière un fossé entre les pratiques commerciales actuelles et les attentes des consommateurs.

À court terme, ce désalignement peut augmenter les volumes de vente. Cependant, à long terme, il pourrait compromettre la fidélité des clients. Les associations avertissent que 74 % des Français estiment que les promotions actuelles nuisent à leurs habitudes alimentaires. Pour les distributeurs, l’enjeu ne se limite pas à des considérations commerciales : il devient stratégique.

L’impact du pouvoir d’achat sur les comportements d’achat

La dynamique actuelle des promotions reflète également la contrainte économique pesant sur les ménages. 76 % des Français avouent acheter des produits qu’ils considèrent malsains lors de promotions. Ce comportement est particulièrement marqué chez les moins de 34 ans et dans les catégories socio-économiques les plus modestes, tandis que 40 % des seniors déclarent ne jamais céder à ces offres.

Ces choix révèlent une réalité économique : face à la diminution de leur pouvoir d’achat, le critère du prix prime souvent sur la qualité nutritionnelle. Pour les distributeurs, cette approche renforce l’efficacité des promotions traditionnelles, mais accroît aussi leur dépendance à une stratégie axée sur le volume plutôt que sur une montée en gamme.

Les coûts et enjeux économiques des promotions

Derrière les promesses commerciales, les promotions engendrent des investissements considérables pour les enseignes. Bien qu’elles impactent négativement les marges unitaires, elles sont essentielles pour maintenir les volumes de vente et fidéliser une clientèle de plus en plus attentive aux prix. En 2025, la grande distribution a été confrontée à l’augmentation des coûts logistiques et énergétiques, tandis que les fruits et légumes ont enregistré une inflation supérieure à la moyenne. Dans ce contexte, les distributeurs privilégient souvent des produits transformés, dont les marges sont plus confortables.

Cependant, cette stratégie à court terme présente des risques. En favorisant des promotions sur des biens transformés, les enseignes s’exposent à une critique grandissante de la part des organisations de consommateurs et d’entités de santé. Dans un marché hautement concurrentiel, revoir leur politique promotionnelle pourrait devenir un facteur clé de différenciation. Mettre en avant les fruits et légumes, même avec des marges plus basses, pourrait non seulement répondre à une demande claire, mais aussi anticiper de potentielles réglementations publiques concernant la promotion des produits alimentaires.

Un repositionnement inévitable pour les distributeurs ?

Les acteurs de la distribution font face à une pression double : maintenir leurs marges dans un climat inflationniste, tout en répondant à une demande fortifiante pour plus de responsabilité alimentaire. 90 % des Français estiment que les enseignes doivent jouer un rôle crucial dans la promotion d’une alimentation équilibrée. En mettant l’accent sur les fruits, légumes et produits bio à travers des promotions bien ciblées, les distributeurs pourraient obtenir un avantage compétitif.

Pour l’instant, les enseignes continuent de privilégier les volumes et la gestion rapide des stocks. Toutefois, face à la montée des critiques, l’ajustement des promotions pourrait devenir une véritable opportunité de différenciation, apportant à la fois un bénéfice à leur image de marque et une attraction accrue pour une clientèle soucieuse de la cohérence entre prix, qualité et responsabilité.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER