La montée du mouvement « Bloquons tout le 10 septembre » donne lieu à des débats internes parmi ses soutiens
Le mouvement « Bloquons tout le 10 septembre », initié en réponse à la proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés et d’économiser 44 milliards d’euros, se prépare à une rentrée politique et sociale marquée par des tensions internes. Alors que les principaux partis politiques de gauche ont exprimé leur soutien, les sympathisants de la première heure restent méfiants face à l’implication de ces entités, rapporte TopTribune.
Gilles, un sympathisant du mouvement en Meurthe-et-Moselle, travaille activement depuis quatre mois à l’organisation de cet événement. Selon lui, il est crucial que le mouvement conserve son indépendance politique : « Il n’y a aucun logo politique ou syndical ! » Il insiste sur le fait que la réussite du mouvement repose sur l’absence d’influence de syndicats et de partis politiques. Il établit une condition claire : « Ou vous manifestez avec nous et vous êtes blancs comme tout le peuple, ou vous dégagez et vous allez manifester ailleurs. »
Julien Marissiaux, cofondateur du mouvement, note qu’il n’est pas opposé à la participation des partis et syndicats, mais il espère qu’ils ne prendront pas le devant de la scène. Il déclare :
« Que des partis politiques décident de s’approprier le 10 septembre, il n’y a pas de problème. Mais l’une de nos revendications phares, c’est la dissolution des partis politiques et des syndicats. Pour nous, ce sont des structures qui servent à diviser et qui ne représentent pas grand-chose. »
Julien Marissiaux, l’un des initiateurs du mouvement du 10 septembre
Par ailleurs, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qualifie le mouvement de « nébuleux » et n’a pas encore officialisé la position du syndicat sur cette mobilisation. Néanmoins, certains membres de la CGT, comme Alexandre Chantry, se préparent à participer au blocage du 10 septembre. Chantry, qui a été un des organisateurs des Gilets jaunes en 2018, affirme que « tout le monde doit s’unir. »
Alexandre Chantry argue que les syndicats doivent faire entendre leur voix, tout en respectant l’essence du mouvement.
« Si on veut peser, il faut créer un rapport de force. Si on commence à dire : ‘Lui on n’en veut pas’, on va vite se retrouver chacun tout seul dans son coin et on ne sera pas puissants. »
Alexandre Chantry, l’un des organisateurs des Gilets jaunes dans le Nord
De nombreux sympathisants du mouvement craignent cependant que la diversité des revendications et des pratiques de manifestation provoque une dilution du message. Ils s’inquiètent que les variations de mots d’ordre et les initiatives disparates conduisent à une incompréhension générale, rendant difficile la transmission d’un message cohérent.