Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, l’a déclaré sans détour dans une interview accordée à Sky News le 20 juin 2025 : la Russie n’envisage aucune trêve avec l’Ukraine. Au contraire, Moscou affirme disposer d’une « supériorité stratégique » qu’elle n’a nullement l’intention de perdre. Un message froid, direct — et profondément révélateur des intentions réelles du pouvoir russe.
« Nous avons une supériorité stratégique. Pourquoi devrions-nous la perdre ? Nous allons de l’avant, et nous continuerons d’avancer. »
Une guerre de mots qui cache une guerre d’usure
Derrière cette affirmation de puissance se cache une stratégie de guerre psychologique bien rodée. Le Kremlin cherche à saper le moral de la société ukrainienne, tout en affaiblissant la détermination des alliés occidentaux. Malgré des pertes considérables sur le terrain, Moscou façonne un récit de victoire inévitable, espérant forcer Kyiv à céder sur des conditions dictées par la Russie, légitimant ainsi ses conquêtes.
Une fin de non-recevoir aux initiatives internationales
Cette refus clair d’un cessez-le-feu, même temporaire, jette un froid sur les initiatives diplomatiques menées par les États-Unis, la Chine, le Vatican ou encore la Turquie. En rejetant le dialogue, la Russie viole ouvertement les principes du droit international, et rend caduc tout espoir d’un processus de paix sincère.
Trump, un levier d’ambiguïté pour Moscou
Le Kremlin exploite habilement la posture floue de Donald Trump. Son absence de soutien clair à l’Ukraine et ses déclarations ambivalentes offrent à Moscou un terrain fertile pour diviser la coalition internationale. En jouant sur l’incertitude politique américaine, le pouvoir russe gagne du temps, ralentit les décisions d’aide militaire, et prépare de nouvelles offensives.
Imposer un fait accompli par la force
En refusant tout compromis, Moscou poursuit un objectif limpide : transformer ses gains territoriaux en réalité politique. Le message est limpide : « Ces territoires sont sous notre contrôle, donc ils nous appartiennent. » Une logique illégale au regard du droit international, mais que le Kremlin tente d’installer dans l’opinion mondiale par la répétition.
La « paix russe » : un leurre tactique
Dans ce contexte, chaque discours pacificateur venu de Moscou semble n’être qu’une manœuvre. Non pas pour conclure un accord, mais pour se réorganiser, réarmer, relancer la guerre. Cette duplicité alimente la méfiance et réduit à néant la crédibilité de la Russie en tant qu’acteur de paix.
La seule réponse possible : renforcer l’Ukraine
Le message de Dmitri Peskov est aussi brutal que stratégique. Il scelle l’impasse actuelle : tant que Moscou croira pouvoir avancer par la force, elle n’acceptera aucun compromis. Dans ces conditions, le renforcement militaire de l’Ukraine demeure le seul levier réel de pression sur le Kremlin. L’illusion d’une « paix russe » ne doit pas retarder les décisions cruciales des alliés occidentaux.