L'antisémitisme reste "plus marqué à droite qu'à gauche", selon un rapport
L'antisémitisme reste "plus marqué à droite qu'à gauche", selon un rapport

L’antisémitisme reste « plus marqué à droite qu’à gauche », selon un rapport

27.06.2024
2 min de lecture

D’après la Commission nationale consultative des droits de l’homme, l’antisémitisme observé chez les personnes de gauche est « sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national ».

Ce thème anime les débats avant les législatives. L’antisémitisme est au cœur de cette campagne électorale alors que La France insoumise est accusée de le relayer, voire l’alimenter, et se retrouve renvoyée dos à dos avec l’extrême droite sur le sujet. Dans ce contexte, et celui d’une nette hausse des actes de violences envers la communauté juive, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) affirme dans son rapport, publié jeudi 27 juin, que ces violences « alimentent l’idée que l’antisémitisme, sous ses formes les plus brutales, est de retour ».

« L’année 2023 a été marquée par un nombre d’actes antisémites très élevé » et « en nette recrudescence » après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, souligne Jean-Marie Burguburu, le président de la CNCDH. Le ministère de l’Intérieur a recensé 1 676 faits antisémites en 2023, « soit quatre fois plus qu’en 2022 », et au premier trimestre 2024, la hausse a atteint 300%. Pour les chercheurs cités par la CNCDH, « il existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des insoumis et des écologistes notamment », mais à un niveau « sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national », estime le texte.

« Des stéréotypes qui résistent »

Le baromètre a été réalisé en novembre-décembre 2023, mais « son constat reste valable, car il s’inscrit dans des séries longues, qui existent depuis les années 1990 », explique Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH, à l’AFP.

« Dire que l’antisémitisme aurait migré à l’extrême gauche est totalement faux. »Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH

à l’AFP

Dans le rappot, les chercheurs tentent, sur la base d’un baromètre fouillé, de dresser un état des lieux entre « vieil et nouvel antisémitisme ». Ils ont ainsi constaté « des stéréotypes anciens, spécifiques aux Juifs, et reflet de leur longue histoire, qui résistent, voire progressent » : croyance en un pouvoir excessif, rapport supposé à l’argent, soupçon de double allégeance à Israël et à la France…

Ce « vieil antisémitisme » reste « plus marqué à droite qu’à gauche » et il « continue à battre des records à droite et plus particulièrement à l’extrême droite », ajoute le texte. Dans le sillage de la guerre entre Israël et le Hamas, le débat « s’est polarisé sur l’émergence d’un ‘nouvel antisémitisme’, attribué non plus à l’extrême droite, mais à l’islamisme radical et plus largement aux musulmans », note le texte.

La CNCDH, qui avait appelé le 12 juin à faire barrage à l’extrême droite, analyse que le « vieil » antisémitisme est articulé sur des préjugés ancestraux, quand le « nouvel » antisémitisme est structuré « par les perceptions d’Israël et de ses responsabilités dans la perpétuation du conflit », ajoute le rapport. Dans ce climat dégradé, « la bonne nouvelle est que les Français n’ont jamais été aussi nombreux à considérer qu’il faut une lutte plus vigoureuse contre l’antisémitisme », conclut Magali Lafourcade.

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