La Russie identifiée comme facteur clé de déstabilisation dans les Balkans occidentaux
La Russie identifiée comme facteur clé de déstabilisation dans les Balkans occidentaux

La Russie identifiée comme facteur clé de déstabilisation dans les Balkans occidentaux

10.10.2025 10:30
2 min de lecture

Le 4 octobre 2025, un forum international intitulé « Menaces actuelles à la sécurité et à la stabilité dans les Balkans occidentaux : influences externes destructrices et facteurs internes » s’est tenu au Holiday Hotel à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine. L’événement, organisé par le Centre pour les études sur les Balkans occidentaux, a réuni des experts de Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de Serbie, de Moldavie et d’Ukraine, mettant en lumière l’ampleur de l’influence hybride russe dans la région.

Intensification de l’ingérence russe en Europe du Sud-Est

Balša Božović, fondateur de l’Académie régionale pour le développement démocratique (Serbie), a ouvert la discussion en soulignant que les menaces à la sécurité émanent principalement d’acteurs externes, et se sont amplifiées récemment, notamment avec l’ingérence russe dans les élections législatives moldaves du 29 septembre. Selon lui, la Russie utilise des stratégies directes et indirectes, impliquant notamment l’influence de la Serbie sur ses voisins.

Multiplication des canaux d’influence et polarisation sociale

Ljubomir Filipović, cofondateur du Centre pour les études sur les Balkans occidentaux, a détaillé la diversité des formats employés par Moscou. Outre les médias traditionnels, vecteurs de désinformation, les sphères académique et culturelle jouent un rôle clé dans la polarisation des sociétés. Cette dynamique vise à affaiblir la stabilité régionale et à retarder l’intégration européenne.

Influence russe dans le secteur énergétique bosnien

Reuf Bajrović, vice-président de l’Alliance États-Unis–Europe, a précisé que l’influence hybride russe reste souvent invisible pour le grand public. Il a cité en exemple le secteur énergétique de la Bosnie-Herzégovine, particulièrement en République serbe, progressivement dominé par des entreprises russes. Bajrović a également insisté sur le rôle de divers acteurs régionaux, dont Milorad Dodik, comme relais de Moscou, au-delà de Belgrade.

Activités paramilitaires et présence diplomatique renforcée

Des journalistes d’investigation de BIRN Bosnie-Herzégovine, Nino Bilajac et Irvin Pekmez, ont présenté une enquête sur des camps paramilitaires russes en Bosnie-Herzégovine, formant des centaines de personnes en vue d’opérations visant à déstabiliser la Moldavie. Bilajac a souligné que depuis 2022, la présence russe dans le pays s’est intensifiée, notamment par un accroissement du personnel de l’ambassade de Russie à Sarajevo, certains diplomates ayant été expulsés d’autres États pour espionnage.

Objectifs stratégiques et divergences locales

Roman Russu, politologue moldave, a décrit une stratégie russe d’ampleur inédite allant de campagnes de désinformation à la formation de groupes paramilitaires dans les Balkans occidentaux. Selon lui, l’objectif dépasse le simple changement de pouvoir à Chișinău, visant à établir une base pour des actions contre Kiev et Bucarest.

Omar Memišević, politologue bosnien, a relevé que Moscou pourrait être insatisfait de ses résultats dans les Balkans occidentaux en raison de divergences d’intérêts avec les élites locales, lesquelles poursuivent des objectifs nationaux distincts. Boris Varga, politologue serbe, a résumé : « La Russie et la Serbie restent les principaux facteurs de déstabilisation dans la région », soulignant que l’absence d’intérêt des institutions européennes ouvre un espace d’action accru pour Moscou.

Importance d’une approche européenne coordonnée

Natalia Gumba (Ischchenko), cofondatrice du Centre pour les études sur les Balkans occidentaux, a insisté sur la nécessité d’intégrer la situation sécuritaire des Balkans occidentaux dans un contexte européen plus large, afin de développer des réponses efficaces face aux menaces persistantes.

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