Chaque année, les mêmes sentiments réapparaissent avec la rentrée, marquée par une transition brutale vers le quotidien. Pourquoi cette période est-elle si éprouvante, et existe-t-il une solution à ce blues de la rentrée? Mieux encore, est-ce réellement guérissable?, rapporte TopTribune.
La rentrée se fait sentir alors que de nombreux enfants retournent à l’école. Même sans enfants, il est impossible d’échapper aux courses et à la réorganisation des activités de septembre après le calme d’août. Ce retour à la normalité présente son lot de défis et d’imprévisibilité.
Il est intéressant de noter que certains experts, loin de détester ce moment, l’accueillent avec enthousiasme. Bien qu’une majorité éprouve une aversion pour la rentrée, les quelques voix joyeuses dans ce paysage contrastent avec l’appréhension générale. Ces experts nous rappellent qu’une passion pour le retour au travail existe.
« J’ai toujours aimé la rentrée ! », s’exclame la sociologue du travail Diane-Gabrielle Tremblay. Elle se souvient avec nostalgie de son enfance, où elle anticipe cette période, même en jouant à l’école durant l’été. À présent professeure à l’École des sciences de l’administration de la TELUQ, elle trouve l’excitation des retrouvailles avec ses collègues stimulante.
Un « choc » cette année
Malgré les appréciations individuelles, la rentrée de cette année s’annonce particulièrement difficile pour beaucoup. De nombreuses entreprises ont annoncé la fin du télétravail tel qu’on le connaît, réclamant le retour en présentiel. Les secteurs touchés incluent non seulement les télécommunications, mais également la fonction publique et le secteur financier.
« Beaucoup d’employeurs souhaitent ramener leurs employés au bureau, et cela pourrait passer de deux ou trois jours à une présence de quatre ou cinq jours », observe Tremblay. Cette tendance pourrait être source de stress pour ceux déjà habitués au travail hybride. Les enquêtes révèlent un besoin croissant de flexibilité dans les horaires de travail.
Le philosophe Jean Grondin, qui se réjouit de la rentrée, souligne tout de même l’angoisse que cette période peut engendrer. « C’est la fin des vacances », remarque-t-il, mettant en lumière ce que cela implique : un retour vers les obligations et les contraintes quotidiennes.
La transition de la période d’été à celle de la rentrée est souvent source d’anxiété, comme le confirme Catherine Raymond, spécialiste du stress à l’UQAM. De nombreuses études démontrent que la rentrée est associée à une augmentation des hormones de stress, et ce, peu importe l’âge.
Conseils pratiques
Raymond souligne l’importance d’accepter cette réalité et d’être conscient que le stress fait partie de l’équation. « Il n’est pas nécessaire de se convaincre que la rentrée est une période fantastique », dit-elle, recommandant ce mantra aussi bien aux parents qu’aux travailleurs anxieux.
Se préparer à l’avance est également conseillé pour minimiser l’imprévisibilité, notamment en évitant de commencer de nouvelles activités immédiatement après la rentrée. « Ce n’est pas le moment d’ajouter de nouvelles charges », conseille-t-elle.
Nicolas Chevrier, psychologue du travail, partage cette vision et encourage un retour progressif aux activités normales. « Plutôt que de reprendre à plein régime, il est conseillé d’y aller doucement durant les premiers jours », suggère-t-il.
Enfin, maintenir des activités plaisantes, comme des moments à l’extérieur ou des sorties en week-end, peut aider à prolonger le plaisir de l’été tout en facilitant la transition vers la routine.
Une réflexion philosophique
Pour Grondin, la rentrée devrait être perçue comme une partie intégrante de la vie : « On ne peut pas être en vacances tout le temps. » Il se réfère à René Wellek, un critiques littéraire, qui disait apprécier les vacances, en rappelant qu’elles ont leur propre valeur quand elles ne se prolonge pas indéfiniment.
« La rentrée procure un cadre. Elle structure nos journées, nous donne des objectifs et un sens à nos efforts. Sans cela, la vie devient l’oisiveté », conclut-il. Travailler pour vivre, c’est le principe fondamental qui, en fin de compte, permet d’envisager de nouvelles vacances.
