Elle avait été condamnée à plus de dix ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime.
La militante pour le droit des femmes Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, a été libérée et rapatriée en Allemagne où elle a atterri dimanche, ont annoncé sa fille et Amnesty International lundi 13 janvier. Condamnée à plus de dix ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, cette Germano-iranienne a été libérée après avoir vu sa santé « se détériorer considérablement » dans la prison d’Evin à Téhéran, connue pour ses conditions de détention extrêmement difficiles, a souligné l’ONG.
Nahid Taghavi, 70 ans, a été libérée « après plus de 1 500 jours de détention arbitraire » et « a atterri en toute sécurité en Allemagne », selon un communiqué d’Amnesty International. « Après plus de quatre ans passés comme prisonnière politique dans la République islamique d’Iran, ma mère Nahid Taghavi a été libérée et est de retour en Allemagne », a confirmé sa fille Mariam Claren, qui publie sur son compte X une photo d’elle et sa mère dans un aéroport. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a décrit ces retrouvailles comme « un grand moment de joie ».
De nombreux étrangers détenus
Fin février 2024, Mariam Claren avait annoncé le retour en prison de Nahid Taghavi, après une période de deux mois en liberté surveillée pour motifs médicaux. Entre son arrestation et son jugement, Nahid Taghavi a « passé plus de sept mois en cellule d’isolement » pendant lesquels « elle devait dormir par terre, sans lit ni oreiller, était surveillée 24h/24 et n’était autorisée à sortir à l’air frais que 30 minutes par jour avec un bandeau sur les yeux ».
Des défenseurs des droits humains et des pays européens accusent Téhéran de détenir des dizaines d’étrangers sous des prétextes fallacieux dans une stratégie de prise d’otages pour arracher des concessions à l’Occident. Olivier Grondeau, un Français détenu en Iran à la prison d’Evin où il purge une peine de cinq ans de prison pour « espionnage et complot contre la République islamique », alerte sur sa situation. Dans un témoignage révélé par franceinfo, il clame son innocence et se dit victime d’un « chantage politique ».