L’ouragan Melissa s’approche de la Jamaïque avec des vents dévastateurs
La Jamaïque se prépare à faire face à l’ouragan Melissa, qui pourrait devenir le plus violent à toucher le pays si son intensité ne diminue pas. Classé en catégorie 5, l’ouragan devrait toucher terre mardi, avec des vents atteignant 280 kilomètres par heure. Les alertes font état de risques d’inondations majeures et de glissements de terrain catastrophiques, ainsi qu’une submersion côtière pouvant atteindre quatre mètres sur le littoral sud. Michael Brennan, directeur du centre américain des ouragans (NHC), a indiqué que des précipitations torrentielles sont également attendues à l’intérieur des terres, rapporte TopTribune.
Alors que Melissa évolue depuis plusieurs jours dans les Caraïbes, au moins sept décès ont déjà été signalés. Des autorités locales ont rapporté que trois personnes ont perdu la vie lundi en se préparant à l’arrivée de la tempête, en coupant des branches et en travaillant sur des échelles. En outre, trois décès ont été enregistrés en Haïti et un en République dominicaine.
Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a mis en garde contre des dégâts potentiellement dramatiques, surtout dans l’ouest du pays. « Je ne pense pas qu’une seule infrastructure de cette région puisse résister à un ouragan de catégorie 5, donc il pourrait y avoir d’importantes destructions », a-t-il déclaré à CNN, incitant les habitants à évacuer les zones les plus vulnérables.
Refus d’évacuation face à la menace de l’ouragan
Des conditions météorologiques inquiétantes se manifestent déjà par des pluies continues et des rafales de vent, une situation qui devrait s’aggraver dans les heures à venir, selon Esther Pinnock, responsable des communications à la Croix-Rouge jamaïcaine. En réponse à la menace croissante, les autorités jamaïcaines ont décidé de fermer les ports et l’aéroport international.
Michael Brennan a appelé tous les habitants à chercher refuge dans des zones sûres jusqu’à ce que la tempête soit passée. Cependant, beaucoup de Jamaïcains font preuve de réticence à évacuer. Jennifer Ramdial, une pêcheuse rencontrée à Port-Royal, a affirmé : « Je ne veux tout simplement pas partir. » Un autre habitant, Roy Brown, a ajouté : « Même s’il était de catégorie 6, je ne bougerais pas », bien que la classification Saffir-Simpson ne dépasse pas la catégorie 5. Ceux qui refusent d’évacuer expliquent souvent que leurs expériences passées dans des refuges étaient négatives. Actuellement, 881 refuges sont ouverts pour les 2,8 millions d’habitants de l’île.
La situation est aggravée par des vidéos sur les réseaux sociaux, générées par intelligence artificielle, minimisant la gravité de la situation, où des habitants sont vus faisant la fête ou jet ski. Dana Dixon, la ministre de l’Information, a réagi en déclarant : « Je vois toutes ces vidéos circuler. Beaucoup d’entre elles sont fausses. »
Les effets du changement climatique sur l’ouragan Melissa
Les craintes s’intensifient alors que l’ouragan Melissa avance à une vitesse lente, de seulement 4 km/h. Cela pourrait prolonger la durée des pluies torrentielles et des vents puissants. Esther Pinnock a également rappelé que les sols sont déjà saturés en eau suite aux précipitations continues des semaines précédentes, augmentant les risques de glissements de terrain.
Le climatologue Daniel Gilford a souligné que le changement climatique exacerbe « tous les aspects les plus néfastes de l’ouragan Melissa ». Il a noté que le phénomène entraîne « des précipitations et des submersions côtières plus importantes, avec des intensités plus fortes que ce qui aurait été observé dans un monde sans changement climatique. »
Des destructions comparables à celles causées par les ouragans Maria en 2017 ou Katrina en 2005 qui touchèrent Porto Rico et La Nouvelle-Orléans sont anticipées. Le dernier ouragan majeur à frapper la Jamaïque fut l’ouragan Gilbert en septembre 1988, qui avait causé la mort de 40 personnes et de considérables dégâts.
Après la Jamaïque, Melissa devrait toucher Cuba mercredi matin, où les autorités ont commencé à fermer des établissements scolaires et à évacuer des résidents, presqu’étouffés par un manque d’électricité qui complique la diffusion des alertes. En poursuivant sa trajectoire vers le nord, l’ouragan pourrait frapper le sud des Bahamas ainsi que l’archipel des îles Turques-et-Caïques, qui est un territoire britannique.